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Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors de sa campagne électorale à Uttoxeter, le 10 décembre. |
Après trois ans et demi de crise, plus rien ne s'oppose à une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier et les députés doivent approuver jeudi l'accord de divorce permettant une séparation à l'amiable.
S'ouvrira alors une période de transition jusqu'à fin 2020, qui doit permettre de mettre en place les modalités de la relation entre Londres et les 27.
À l'approche de l'échéance, le Premier ministre britannique, fervent partisan du Brexit, a reçu la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Londres pour poser les jalons des discussions marathon qui s'annoncent.
"Le Premier ministre a dit que le Royaume-Uni était prêt à commencer les négociations sur le futur partenariat et un accord de libre-échange sur le modèle canadien dès que possible après le 31 janvier", a indiqué Downing Street.
Face face au calendrier serré, un porte-parole de M. Johnson avait auparavant laissé entendre que Londres pourrait se contenter d'un accord partiel avec Bruxelles si aucun accord global n'était trouvé d'ici à la fin de l'année.
"L'approche selon laquelle il n'y a d'accord sur rien tant qu'il n'y a pas d'accord sur tout, qui caractérisait les négociations précédentes, n'est peut-être pas l'approche que nous souhaiterions prendre", a-t-il déclaré.
"Choisir des priorités"
Avant de se rendre à Downing Street, la cheffe de l'exécutif européen avait prévenu que les discussions seraient "dures" et qu'il serait impossible de s'accorder sur "tous les aspects", sans extension des négociations au-delà de la fin 2020, le délai actuellement imparti.
"Nous devons choisir des priorités", a-t-elle ajouté lors d'un discours, tout en assurant que l'UE était "prête à travailler nuit et jour", et appelant à l'optimisme.
La période de transition est censée permettre une séparation en douceur, durant laquelle les Britanniques continueront d'appliquer les règles européennes et d'en bénéficier - sans siéger dans les institutions européennes ni avoir leur mot à dire sur les décisions. Mais après trois reports du Brexit, prévu initialement en mars dernier, elle s'annonce très courte pour négocier des accords qui généralement prennent des années à mettre en place.
Boris Johnson n'en démord pas : pas question de négocier au-delà de 2020, alors que l'accord de divorce conclu entre Londres et Bruxelles prévoit que la période de transition puisse être prolongée jusqu'à deux ans si les parties n'arrivent pas à s'entendre dans ce laps de temps.
Le dirigeant britannique veut ancrer dans la loi d'application de l'accord de sortie négocié avec Bruxelles, dont les députés britanniques ont repris l'examen cette semaine, l'interdiction d'étendre cette période transitoire.
Le projet de loi devrait être voté jeudi 9 janvier à la Chambre des communes, en vue d'une promulgation dans les deux semaines. Restera alors au Parlement européen à le ratifier.
Pas d'"alignement"
Boris Johnson vise un accord commercial "ambitieux", "pas un alignement" sur les règles de l'UE, selon Downing Street.
L'UE est prête à "concevoir un nouveau partenariat avec zéro droits de douanes, zéro quotas, zéro dumping", a déclaré mercredi Ursula von der Leyen. Mais "sans concurrence équitable en matière d'environnement, de travail, de fiscalité et d'aides d'État, vous ne pouvez pas avoir un accès de la plus haute qualité au plus grand marché commun du monde", a-t-elle averti.
L'UE a lancé mercredi 8 janvier des travaux pour définir ses lignes rouges et ses objectifs dans les négociations. Ces discussions doivent orienter la Commission, chargée de présenter aux États membres un mandat de négociation l'autorisant à négocier en leur nom et qui pourrait être formellement adopté fin février.
Outre un accord de libre-échange, les deux camps doivent s'entendre sur les questions internationales et de sécurité.
AFP/VNA/CVN