France
Retraites : 35e jour de mobilisation, avant le retour des manifestations

La mobilisation contre la réforme des retraites débutée il y a plus d'un mois se poursuivait mercredi 8 janvier, avant une quatrième grande journée de manifestations jeudi 9 janvier, le gouvernement affichant sa volonté de trouver une issue en fin de semaine, en tout cas avec les syndicats réformistes.

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Le 31e jour de mobilisation contre la réforme des retraites, le 4 janvier à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

La circulation des trains et des transports publics parisiens restera très perturbée jeudi 9 janvier, 36e jour consécutif de grève. Côté RATP, seules deux lignes de métro automatisées 1 et 14 fonctionneront normalement. Les quatorze autres lignes de métro seront "très perturbées", tout comme le RER.

À la SNCF, le trafic sera plus réduit que mercredi 8 janvier avec 60% des TGV et 40% des TER. En Île-de-France, un tiers des Transilien (RER SNCF, trains de la banlieue parisienne) rouleront et "la situation sera particulièrement difficile sur certaines lignes", a prévenu la direction.
La présidente d'
Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse, a annoncé mercredi 8 janvier avoir trouvé un accord avec la RATP et de la SNCF pour que les abonnements navigo des usagers soient intégralement remboursés.

À mi-chemin d'une semaine très chargée entre négociations et manifestations, les armes s'affûtent dans les deux camps.

Âge pivot retiré du texte ? 
Côté exécutif, un pas vers un compromis semble avoir été fait sur la question cruciale de l'âge pivot, en-dessous duquel il ne sera pas possible de partir avec une retraite à taux plein. Un point dur pour le premier syndicat français, la CFDT, pourtant favorable à un système universel de retraites par points.
Son secrétaire général, Laurent Berger, a estimé mercredi 8 janvier sur France Info qu'on était encore "loin d'un accord" et a demandé au gouvernement "qu'on y arrive le plus vite possible", estimant que la balle était dans le camp de l'exécutif.

À l'inverse, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a rappelé que la solution pour garantir l'équilibre du système passait "de toute façon par une mesure d'âge" inscrite dans la loi.

Laurent Pietraszewski (droite) et Jean-Michel Blanquer, le 7 janvier à l'Assemblée nationale.

Mercredi 8 janvier, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a convenu que l'âge pivot figurait "pour l'instant" dans la version de l'avant-projet de loi transmis au Conseil d'État. Mais cela "ne préjuge pas" du contenu final du texte attendu le 24 janvier en Conseil des ministres puis le 17 février à l'Assemblée nationale pour une adoption avant l'été.
L'objectif est de "trouver ensemble des solutions qui permettent que le système soit durable" et "s'il y avait des meilleures solutions (...) que l'âge pivot, on les prendrait", a-t-elle dit.
Le Premier ministre Édouard Philippe a accepté la proposition de M. Berger de convoquer une conférence de financement du système. Il a invité les partenaires sociaux vendredi 3 janvier pour parler du "mandat de cette conférence" et du "délai qui lui sera accordé" pour trouver des solutions.
Pendant ce temps, Les Républicains, partisans d'un report à 65 ans de l'âge légal de départ, ont dévoilé mercredi 8 janvier une batterie de propositions, dont un "régime universel de pénibilité" qui permettrait à ses bénéficiaires de partir un an plus tôt.
La pénibilité était justement le sujet d'une réunion organisée par les secrétaires d'
État, Olivier Dussopt et Laurent Pietraszewski, avec les syndicats de la fonction publique mercredi matin 8 janvier, mais la CGT, la CFE-CGC et la FSU ont claqué la porte. Selon ces syndicats, "la fin des catégories actives", qui permettaient aux agents ayant un métier particulièrement pénible de partir à la retraite anticipée cinq ou dix ans avant l'échéance, leur a été annoncée. FO et Solidaires avaient décidé dès mardi de boycotter cette réunion.
Raffineries en grève 
Le nouveau rendez-vous dans la rue jeudi 9 janvier sera l'occasion de tester les forces en présence, avant une nouvelle mobilisation samedi 11 janvier. L'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-CFE-CGC-FSU y réclamera le retrait pur et simple du projet, après plus d'un mois de mobilisation et déjà trois journées d'actions interprofessionnelles, les 5, 10 et 17 décembre.
En plus des perturbations dans les transports terrestres jeudi 9 janvier, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) anticipe des "perturbations et des retards" possibles dans l'aérien. Elle a demandé aux compagnies d'annuler un tiers des vols programmés au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Toulouse.
Dans les écoles, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, annonce 40% de grévistes parmi les enseignants jeudi 9 janvier.
En attendant, la grève se poursuivait mercredi 8 janvier, notamment parmi les avocats, mais aussi dans les raffineries qui l'ont toutes votée, mardi 7 janvier, jusqu'à la fin de la semaine. Selon la CGT, au Havre plus aucune expédition de carburant ne se fait au dépôt pétrolier de la Compagnie industrielle maritime (CIM), et le mouvement est reparti mercredi 8 janvier à Fos-sur-Mer (Esso), ainsi que dans les cinq raffineries qui dépendent de Total.

AFP/VNA/CVN

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