Donald Trump est apaisant, le spectre d'une guerre avec l'Iran s'éloigne

Le président américain Donald Trump a joué mercredi 8 janvier la carte de l'apaisement après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak et se disant prêt à la paix.

>>Des roquettes tirées sur une base US en Irak, l'Iran revendique la frappe

Le président américain Donald Trump s'exprime depuis la Maison Blanche, le 8 janvier.

Si le président américain a annoncé l'imposition immédiate de nouvelles sanctions économiques contre la République islamique, il n'a pas évoqué de réponse militaire, éloignant pour l'heure le spectre d'une escalade même si la tension reste palpable et de nombreuses questions en suspens.

Rassurée par ces développements, la Bourse de New York a terminé en hausse : le Nasdaq a pris 0,67% pour s'établir à 9.129,24 points, un nouveau record.
"L'Iran semble reculer, ce qui est une bonne chose pour toutes les parties concernées et une très bonne chose pour le monde", a lancé le milliardaire républicain depuis la Maison Blanche lors d'une allocution d'une dizaine de minutes au ton plutôt mesuré.
L'opération "Martyr Soleimani" a été lancée par l'Iran au beau milieu de la nuit en représailles à l'élimination par Washington du général Qassem Soleimani à Bagdad. Selon le Pentagone, 11 missiles tirés par l'Iran ont touché la base aérienne de Aïn al-Assad (Ouest) et un celle d'Erbil (Nord), où sont stationnés certains des 5.200 soldats américains déployés en Irak. Téhéran avait de son côté parlé de 22 missiles.
"Aucun Américain n'a été blessé dans les attaques de la nuit dernière", s'est félicité d'entrée le président américain lors de son discours.
Le tempétueux locataire de la Maison Blanche n'a pas présenté d'initiative diplomatique mais conclu par un message à l'adresse du peuple iranien et de ses dirigeants : "Les 
États-Unis sont prêts à la paix avec tous ceux qui la veulent".
"Riposte irakienne" 
Un peu plus tôt, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avait estimé qu'il fallait que "la présence corrompue des 
États-Unis dans la région prenne fin".
"Nous ne cherchons pas l'escalade ou la guerre, mais nous nous défendrons", avait de son côté affirmé Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne, affirmant que les représailles "proportionnées" de la nuit étaient "terminées".
Pour l'analyste Ramzy Mardini, "il est clair que l'intention de l'Iran n'était pas de provoquer une riposte massive des 
États-Unis, il s'agissait d'abord d'envoyer un signal".
Mais si la riposte iranienne est close, reste la "riposte irakienne", qui ne sera "pas moins importante".
Elle se poursuivra "jusqu'au départ du dernier soldat" américain, ont ajouté ces factions que Washington accuse d'être derrière les dizaines de roquettes qui ont déjà visé leurs soldats et leurs diplomates ces derniers mois.
Mercredi soir 8 janvier, deux roquettes se sont abattues sur la Zone verte de Bagdad, où se trouve l'ambassade américaine, a indiqué un responsable des services de sécurité.
Pour Phillip Smyth, spécialiste des groupes chiites armés, les tirs iraniens marquent une "nouvelle phase". L'Iran "a envoyé une réponse publique et d'ampleur", "un signal". La suite, affirme-t-il à l'AFP, pourrait être confiée "aux agents de l'Iran".
Au Congrès américain, nombre d'élus démocrates ont continué à dénoncer la frappe militaire "disproportionnée et provocatrice" ayant visé Qassem Soleïmani et l'absence de consultation préalable avec les élus.
"Nos inquiétudes n'ont pas été levées" a déclaré Nancy Pelosi, chef des démocrates, en annonçant que la Chambre des représentants se prononcerait jeudi sur un projet de loi visant à "limiter les actes militaires du président à l'égard de l'Iran".
Le texte a d'abord une dimension symbolique, car il a peu de chances d'être adopté au Sénat, contrôlé par le camp républicain.
Le chef du Pentagone Mark Esper a continué mercredi 8 janvier à défendre ce raid ayant selon lui "rétabli un certain niveau de dissuasion" vis-à-vis de l'Iran.
"Violation de souveraineté" 
Après la riposte iranienne, le Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi a dénoncé "une violation de la souveraineté de l'Irak", sans toutefois utiliser les termes sévères qu'il avait réservés aux 
États-Unis, dont le Parlement irakien réclame désormais la fin de la présence militaire sur son sol.
Les compagnies aériennes américaines ont interdit le survol de l'Irak, de l'Iran et du Golfe après que les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique iranienne, ont menacé "des gouvernements alliés" des 
États-Unis, en premier lieu les États du Golfe, pris entre Iran et Irak, et Israël. Air France ou encore Lufthansa ont pris des mesures similaires.
Avant même les frappes iraniennes de la nuit, plusieurs 
États membres de la coalition avaient annoncé sortir leurs soldats d'Irak.

AFP/VNA/CVN

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