Brexit
Le Royaume-Uni en pleine tourmente, l'Europe s'impatiente

Le Royaume-Uni se débattait le 26 juin en pleine tempête post-Brexit, avec une poussée indépendantiste en Ecosse et des partis politiques qui s'entre-déchirent, alors que les dirigeants européens le poussaient vers la sortie.

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Un magasin de souvenirs, le 26 juin à Londres.

Le Premier ministre David Cameron doit réunir son Conseil des ministres lundi matin 27 juin et le parlement britannique siégera à nouveau, quatre jours après le vote des Britanniques pour sortir de l'UE. La chancelière allemande Angela Merkel recevra elle le président français François Hollande et le chef du gouvernement italien à Berlin.

Après un silence de plus de 72 heures, les premiers mots de David Cameron depuis qu'il a annoncé vendredi 24 juin sa démission qui sera effective à l'automne, seront scrutés de près alors que son parti conservateur est plus que jamais en proie aux divisions et que le pays ne sait pas s'il doit se réjouir ou pleurer de sa rupture avec l'UE.

"Et maintenant ?", titrait le Sunday Times, résumant l’atmosphère de malaise dans laquelle est plongé le Royaume-Uni depuis le référendum qui a exacerbé les divisions identitaires et politiques, et dopé les ambitions sécessionnistes des nationalistes écossais.

"Le Royaume-Uni pour lequel l'Écosse a voté pour rester en 2014 n'existe plus", a souligné sur BBC la Première ministre de l'Écosse, Nicola Sturgeon, qui souhaite un nouveau référendum d'indépendance après celui du 18 septembre 2014.

Brexit oblige, "le contexte et les circonstances ont complétement changé", a-t-elle insisté en soulignant que les Écossais avaient, eux, nettement voté (62%) pour rester dans le giron européen.

Si la menace d'une dislocation ne suffisait pas, le pays doit aussi composer avec les guerres intestines qui secouent ses deux principaux partis politiques.

Péril au Labour

Accusé de ne pas avoir montré assez d'ardeur pour défendre l'UE, le chef du Labour (opposition), Jeremy Corbyn, a dû limoger Hilary Benn, l'un de ses opposants au sein du parti, avant que neuf responsables de son cabinet fantôme ne claquent la porte.

"C'est un homme bon et honnête mais ce n'est pas un leader", a lâché M. Benn sur la BBC.

Jeremy Corbyn ne quittera pas ses fonctions, a toutefois assuré l'un de ses lieutenants, John McDonnell, mais une réunion houleuse l'attend lundi 27 juin en fin de journée, lors de laquelle pourrait être étudiée une motion de défiance à son encontre.

La tempête touche également depuis vendredi 24 juillet le parti conservateur, où la guerre de succession a démarré.

Selon le journal The Observer, l'ex-maire de Londres et chef de file des pro-Brexit, Boris Johnson, se prépare à lancer l'offensive sur le parti mais les partisans du "Remain" (rester) seraient bien décidés à l'arrêter.

Signe d'un Brexit qui a du mal à passer pour une partie des Britanniques, en particulier chez les jeunes, la pétition réclamant l'organisation d'un deuxième référendum dépassait dimanche après-midi 26 juillet les 3,2 millions de signataires.

En plus de ses affaires internes, le Royaume-Uni doit gérer les demandes pressantes des dirigeants et responsables de l'Union européenne d'accélérer un divorce que David Cameron veut laisser à son successeur, qui sera nommé début octobre lors du congrès de son parti, le soin de gérer.

Mais alors que Martin Schulz, le président du Parlement européen, a exhorté dimanche 26 juin M. Cameron à entamer la procédure de sortie de l'UE dès mardi à Bruxelles, où démarre un sommet des chefs d'État et de gouvernements européen de deux jours, une source officielle européenne a affirmé que ce ne serait pas le cas.

Des gens marchent sur le pont de Westminster enveloppés dans des drapeaux de l'Union Jack, le 26 juin à Londres.

"Nous nous attendons à ce que Cameron présente les résultats du référendum (...) nous ne nous attendons pas, à ce stade, à ce que Cameron déclenche l'article 50", la clause du traité de Lisbonne qui enclenchera officiellement la sortie du Royaume-Uni de l'UE, a déclaré cette source.

"Réinventer l'Europe"

Samedi 25 juin, les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de l'UE avaient pressé Londres de démarrer le processus de sortie "dès que possible".

François Hollande a estimé dimanche 26 juin que la France et l'Allemagne devaient "prendre l'initiative", à la vielle de sa réunion à Berlin avec Matteo Renzi et Mme Merkel, qui a adopté un ton plutôt conciliant à l'égard de Londres. Berlin et Paris sont en "accord complet sur la manière de traiter la situation", a assuré l'entourage de François Hollande.

Selon l'article 50 qui n'a jamais été utilisé jusqu'ici, pour engager son retrait, le Royaume-Uni doit notifier au Conseil européen composé des chefs d'État et de gouvernement, son intention de quitter l'Union.

Vendredi 24 juin, Boris Johnson avait estimé que la sortie de l'Union européenne devait se faire "sans précipitation" tandis que David Cameron a annoncé qu'il fallait qu'elle attende la nomination de son successeur début octobre.

C'est dans ce contexte délicat que le secrétaire d'État américain John Kerry doit se rendre lundi 27 juin à Londres. Il a dit que les États-Unis auraient souhaité voir le Royaume-Uni "prendre une autre direction", dimanche 26 juin à Rome.

De son côté le pape François a mis en garde dimanche contre le risque de "balkanisation" de l'Union européenne.

Le parlement irlandais doit par ailleurs tenir une réunion extraordinaire lundi 27 juin pour parler du Brexit, dont il pourrait être l'une des principales victimes d'un point de vue économique.

AFP/VNA/CVN

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