Dans ce rapport, les experts de l'Organisation soulignent également l'importance pour les gouvernements des PMA d'être en mesure d'offrir un "travail décent" à leurs concitoyens. "Pendant la dernière décennie, la croissance a été élevée, mais volatile, car elle a été fondée sur les exportations de produits de base plutôt que sur la base d'une production diversifiée", indique l'étude de l'OIT intitulée "Croissance, emploi et travail décent dans les pays les moins avancés".
Le rapport a été préparé dans la perspective de la Conférence sur les PMA qui se tiendra à Istanbul du 9 au 13 mai, et qui vise à promouvoir un programme sur 10 ans relatif à la sécurité alimentaire, le travail décent, la réduction des risques de catastrophe, la résilience au changement climatique et la croissance des énergies propres dans les 48 pays les moins avancés.
Reconnaissant le potentiel d'amélioration économique dans les PMA, les experts de l'OIT soulignent que "la conception et la mise en oeuvre de nouvelles politiques pour faciliter l'accès à grande échelle à l'emploi productif et rémunérateur", est crucial. "Le défi du travail primaire du marché dans les pays les moins avancés n'est pas le chômage mais l'emploi productif et un travail décent pour le grand nombre de travailleurs pauvres", a déclaré le directeur général de l'OIT, Juan Somavia, à l'occasion de la publication du rapport. "C'est le principal obstacle à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) pour les pays les moins avancés (PMA)", a-t-il ajouté.
Pour l'OIT, le travail est un facteur clé du bien-être économique des individus. Plus qu'une source de revenus, le travail contribue au progrès socio-économique et renforce les individus, leurs familles et leurs communautés. "Ces progrès ne sont néanmoins possibles que si ce travail est décent. Le travail décent résume les aspirations des êtres humains au travail", affirme l'OIT.
L'Organisation propose la mise en oeuvre d'un agenda pour le monde du travail afin de réduire voire éradiquer la pauvreté. L'agenda repose sur quatre piliers : la création d'emplois c'est-à-dire que l'économie doit générer des possibilités d'investir, d'entreprendre, de développer les compétences, de créer des emplois et des moyens de subsistance durables.
Le second pilier est la garantie les droits au travail, soit la reconnaissance et le respect des droits des travailleurs. Le troisième volet est l'extension de la protection sociale c'est-à-dire la promotion de l'insertion et la productivité en garantissant à chaque homme et chaque femme des conditions de travail sûres, la jouissance de temps libre et de repos, la prise en compte de la famille et des valeurs sociales.
Enfin, l'OIT plaide en faveur de la promotion d'un dialogue social qui garantisse la participation d'organisations d'employeurs et de travailleurs fortes et indépendantes. Pour l'OIT, "le travail décent reflète les priorités sociales, économiques et politiques des pays et du système multilatéral".
XINHUA/VNA/CVN