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À l'appel de collectifs de sans-papiers et de la Marche des Solidarités, plusieurs milliers de personnes (2.300 selon la préfecture de police) se sont rassemblées place de la République, dans le centre de Paris, derrière des pancartes "Darmanin ne fera pas sa loi", selon un journaliste de l'AFP sur place.
Manifestation organisée par le collectif Uni·es contre l’Immigration Jetable (UCIJ) contre le projet de loi sur l’immigration à l'Assemblée nationale à l’occasion de la journée internationale des migrants, le 18 décembre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces militants associatifs, syndicaux, travailleurs sans-papiers et autres responsables politiques de gauche radicale ont commencé à défiler à 17h00 dans une ambiance festive vers la place de la Nation, après que la préfecture de police a interdit le parcours initialement déposé entre la place de l'Opéra et celle de la Concorde, qui se trouve à proximité de l'Assemblée nationale. C'est là que s'est réunie à la même heure la commission mixte paritaire (CMP) rassemblant sénateurs et députés chargés de trouver un accord sur le projet de loi promis depuis un an et demi par le gouvernement.
"Notre pays n'est pas, en ce moment, en train de se réunir à l'Assemblée nationale. Il est ici comme dans une soixantaine de villes pour manifester" contre un projet de loi "raciste", a dénoncé Denis Godard, un représentant de la Marche des Solidarités, promettant d'entrer "en résistance" si le texte était finalement adopté.
"Je suis là parce que les dispositions de ce projet de loi sont des mesures injustes", a abondé dans le cortège Françoise, une institutrice à la retraite de 71 ans, qui a refusé d'indiquer son patronyme. "Les travailleurs sans-papiers doivent être régularisés", a-t-elle estimé, parce qu'"ils paient des impôts".
"Qui ramasse les poubelles ? C'est nous!", scandaient de leur côté d'autres manifestants, aux sons des vuvuzelas et des djembés.
Des manifestations similaires, en ce lundi 18 décembre de journée internationale des personnes migrantes, se sont tenues dans plusieurs villes de France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le sort de la mesure-phare du projet de loi, celle concernant la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers dits en "tension", fait partie au même titre que le versement de certaines prestations sociales des points d'achoppement entre le gouvernement et les oppositions de droite et d'extrême droite.
"Cette loi a pour but de maintenir les gens dans la précarité et dans la misère", a jugé Mody Diawara, président du collectif des sans-papiers de Montreuil (Seine-Saint-Denis), pour qui "le gouvernement est instrumentalisé par la droite" sur ce texte.
Geneviève Jacques, militante et ancienne responsable associative, rejette "à peu près tout dans le projet de loi" tel qu'étudié en CMP, de la "précarisation des titres de séjour" jusqu'à "cette forme de préférence nationale qui prive les personnes migrantes de certaines prestations sociales avant cinq ans de présence en France", le tout formant pour elle un "reniement des valeurs de la République française".
Des manifestations similaires, en ce lundi 18 décembre de journée internationale des personnes migrantes, se sont tenues dans plusieurs villes de France, de Marseille (500 personnes rassemblées selon la préfecture locale) à Toulouse en passant par Nantes, où 400 personnes s'étaient réunies selon la préfecture de Loire-Atlantique.
"Je suis inquiète pour l'avenir, la France devrait pouvoir accueillir tout le monde dignement", a déclaré à Lyon une ancienne professeure de SVT à la retraite, Isabelle (elle n'a pas donné son nom), parmi quelques centaines de personnes, selon un journaliste de l'AFP.
AFP/VNA/CVN