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Pour Cao Viêt Quynh, il semble que le meilleur moyen de communication réside dans l’écriture. |
Photo : TT/CVN |
Cao Viêt Quynh est l’auteur de la trilogie Nguoi sao chôi (L’homme comète). Son ouvrage, de littérature fantastique, un genre difficile et plutôt rare parmi les auteurs vietnamiens, vient de recevoir la récompense C du Prix national du livre en 2022.
La publication de son ouvrage est le fruit d’une collaboration entre la Maison d’édition de l’Association des écrivains, la Maison d’édition Lao dông (Travail) et la société par actions Culture Chi. Le premier volume est sorti en 2020. Selon le comité d’organisation du Prix national du livre 2022, l’ouvrage, au tempo rapide, n’est pas seulement une œuvre fantastique rare au Vietnam, mais aussi le premier travail d’un écolier.
L’homme comète, qui appartient au genre “science fantasy“, est difficile à écrire d’après des experts du Prix national du livre. Il demande à l’écrivain des connaissances scientifiques, et pas simplement de laisser s’envoler l’imagination. Or, un livre qui est lié à la science commet facilement la faute d’être sec et bannal et rares sont les lecteurs qui aiment ce genre littéraire. Par conséquent, il est extrêmement spécial pour un garçon de 12 ans de terminer une trilogie de ce genre.
Nguyên Lê Chi, directrice de la société par actions Chibooks chargée de la diffusion de la trilogie, a déclaré : “Quynh sait comment entretenir le suspens en révélant progressivement la vérité sur l’affaire. Chaque fois qu’un secret est révélé, il y en a un autre qui rend le lecteur toujours excité par de nombreuses questions. La façon dont le jeune écrivain crée son monde de fiction, introduit des détails inattendus, ferme et ouvre des nœuds au bon moment pour stimuler la curiosité des lecteurs et surtout, cacher l’intrigue finale jusqu’à la dernière minute n’est pas enfantin du tout. Il révèle la malice que doit avoir un écrivain talentueux et d’avenir“.
Seulement près d’un mois après sa sortie, le nombre d’exemplaires vendus n’est pas inférieur aux œuvres d’écrivains adultes. Le tome 3 est disponible dans les librairies depuis août dernier.
Le monde fantastique d’un garçon de 9 ans
Seulement près d’un mois après sa sortie, le nombre d’exemplaires vendus de Nguoi sao chôi n’est pas inférieur aux œuvres d’écrivains adultes. |
Photo : CTV/CVN |
La trilogie L’homme comète est née avec le premier volume baptisé Une guerre autour du monde, écrit par Viêt Quynh alors qu’il n’avait que 9 ans. L’ouvrage raconte le parcours de Thành - l’homme comète - avec ses amis et les habitants d’un bourg baptisé Rung Sac, contre les forces obscures, afin de sauver la planète bleue.
Tout a commencé avec le 11e anniversaire de Thành. Après avoir été infecté par un produit chimique bleu, il est soudainement devenu une personne dotée de super pouvoirs. Lors d’une visite dans le bourg Rung Sac, il se rend compte d’une chose inhabituelle : tous les habitants ont disparu, les rues sont vides. Peu à peu, il rencontre des personnes dotées de super pouvoirs, qui sont la Personne aux yeux perçants, la Dame aux forces externes, et l’Homme invisible… Ensemble, ils traversent un parcours extrêmement difficile et dangereux à travers la France, l’Angleterre et l’Égypte… pour détruire les forces obscures, sauver les gens des “blocs scellés“ et apporter la paix à la Terre.
“J’ai commencé à écrire mes idées dans des cahiers. Quand je les trouve intéressants, je les tape et crée un roman complet“, raconte le jeune auteur, né en 2008 à Hanoï, qui vit actuellement à Hô Chi Minh-Ville. Et d’ajouter : “Au début, mes proches voyaient cela comme un passe-temps. Ce n’est que lorsque j’ai proposé ces écrits à certains invités de mes parents pour qu’ils lisent et qu’ils m’ont complimenté que ma mère a commencé à s’intéresser de près à ce hobby. Ma mère les a lus, les a trouvés bon, alors elle m’a encouragé à continuer à écrire de nouvelles idées, afin de créer un roman complet“.
Dans le monde fantastique de Quynh, les personnages possèdent différentes super énergies et utilisent ces pouvoirs pour surmonter les difficultés, combattent le mal et montrent de bonnes qualités humaines.
Une passion pour la lecture et l’écriture
Le jeune auteur Cao Viêt Quynh (centre) et sa mère (droite) lors d'un échange avec des lecteurs. |
Photo : TT/CVN |
Lors de ses temps libres, au lieu d’autres activités récréatives, l’élève aime coucher sur le papier ses idées. Pour Quynh, il semble que le meilleur moyen de communication réside dans les mots. Il peut passer des heures et des heures à lire et à écrire, plongé dans son propre univers. Pour cette raison, sa mère, Nguyên Quynh Trang, s’inquiète souvent et trouve toujours des moyens d’aider son fils à concilier vie et passion, écriture et études.
“Tout ce qu’écrit Quynh est dans son propre monde. Dès qu’il a su lire, il avait une passion pour la lecture, il lisait et relisait de gros livres“, raconte sa mère.
“Il vit dans son monde et mon travail consiste à l’en sortir pour qu’il vive comme une personne normale. Car j’ai peur que s’il s’y plonge trop, cela ne donne naissance à des hallucinations et à des illusions“, confie-t-elle.
Outre son rôle de mère, Quynh Trang est également écrivaine. Sachant que la nature du métier d’écrivain est très fatigante et afin d’aider son fils à avoir une vie équilibrée, elle le force à faire des travaux ménagers, à s’occuper de son jeune frère et à terminer ses exercices d’école avant d’écrire. Et lorsque le garçon a obtenu un bon dossier scolaire, elle a décidé d’envoyer le manuscrit à l’éditeur.
Commençant à écrire dès l’âge de 9 ans, Cao Viêt Quynh a terminé la première trilogie de L’homme comète avec trois volumes publiés. Le premier tome de la deuxième suite vient d’être envoyé à l’imprimeur, le second tome est en cours de perfectionnement, et 10 autres ébauches de romans sont en préparation.
Cao Viêt Quynh a créé son propre monde fantastique et le considère comme une passion. Chaque jour, il passe une à deux heures à écrire avec ferveur et enthousiasme.
Quand ses idées tarissent, il lit des livres, de Harry Potter à Sherlock Holmes, ou encore le Seigneur des Anneaux... Pour le jeune écrivain, la lecture ou les films sont de vraies sources d’inspiration.
“Je lis pour améliorer mon écriture, savoir comment construire une histoire convaincante. Je prends des notes sur les attraits de ces livres. Et je les utilise pour écrire mes propres histoires“, explique-t-il.
Hoàng Lan/CVN