Plongée dans le monde du langage et de la mémoire

Demi-mot indicible de Duy Ân et Souvenirs déchiquetés de Yang Phan ont tous les deux obtenu le deuxième Prix du 7e concours "Littérature à l’âge de 20 ans". Deux œuvres "avec un style d’écriture révolutionnaire et innovant", selon Ngô Van Gia, membre du jury final.

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Les œuvres primées au 7e concours ''Littérature à l’âge de 20 ans''.
Photo : TT/CVN

La Maison d’édition Tre (Jeunesse) a remis fin mai dernier les prix du concours ''Littérature à l’âge de 20 ans''. Pour la 2e fois consécutive, il n’y avait pas de 1er Prix. Le comité d’organisation a décerné deux 2e Prix, deux 3e Prix et trois 4e Prix. À cette 7e édition, le comité d’orga-nisation a reçu 511 œuvres d’auteurs vivant dans et hors du pays.

En participant au concours, Duy Ân a choisi le sujet de ''La relation entre le langage et la perception'' - une catégorie de la philosophie du langage (une science née après le XXe siècle). Tandis que Yang Phan a écrit sur l’humain et sa relation avec sa propre mémoire. Souvenirs déchiquetés et Demi-mot indicible s’échappent ainsi de l’écriture traditionnelle. Ces ouvrages présentent des éléments nouveaux, étranges et uniques et reflètent les perspectives de vie des jeunes d’aujourd’hui.

Langage et perception

Duy Ân, une jeune femme de 26 ans, prépare actuellement un doctorat à l’université Johns Hopkins, aux États-Unis. Ses études l’amènent à explorer la question de la relation entre le langage et la conscience. Demi-mot indicible, son premier recueil montre son grand intérêt pour ce sujet.

''Mon idée de départ était simplement d’écrire des nouvelles sur ce sujet pour le rendre plus abordable à des gens de tout horizon'', confie-t-elle. ''Longtemps, j’ai constaté qu’écrire sur les langues, c’est aussi écrire sur les gens, car c’est ainsi que nous exprimons nos pensées et nos sentiments. Par conséquent, certaines des histoires de +Demi-mot indicible+ se concentrent sur le thème du langage, tandis que d’autres tentent de mettre en lumière des aspects tels que la relation entre les gens, ou celle entre les personnes et la société'', partage l’auteure.

Il existe pas mal de recherches psycholinguistiques montrant que notre façon de voir la vie, d’exprimer nos émotions, de percevoir nos normes morales change selon que nous utilisions notre langue maternelle ou une seconde langue.

Interrogée sur son écriture dans une langue autre que le vietnamien, Duy Ân fait savoir qu’elle a écrit des œuvres en anglais, mais pas beaucoup. Pour certaines, l’auteure a su de suite qu’elle allait écrire en anglais, mais certaines de ses histoires ne pouvaient être écrites qu’en vietnamien.

Duy Ân explique : ''Cela est en partie dû aux caractéristiques de la langue, comme le système de pronoms personnels en vietnamien. Une autre raison est que le passage d’une langue à l’autre n’est pas simplement un changement de mots, de grammaire et de prononciation, c’est aussi un changement de culture''.

''Comme un enfant''

Partageant le deuxième Prix avec Duy Ân, issue de la même génération (9X), Yang Phan vit et travaille actuellement à Hô Chi Minh-Ville. Il a choisi le thème ''Conscience de soi'' pour écrire Souvenirs déchiquetés.

''Chaque personnage de cette histoire fait un pèlerinage dans son moi intérieur. À travers le personnage principal, chaque individu est amené à une introspection de ce qu’il a traversé''.

Pour Yang Phan, Souvenirs déchiquetés est comme un ''puzzle''. ''J’ai le droit de démonter les textures et de les transformer, pour devenir un manuscrit que je n’aurais jamais pensé écrire auparavant. Parfois, je me suis senti comme un enfant en écrivant cette histoire''.

Avant Souvenirs déchiquetés, il avait publié deux ouvrages policiers, Échange et Piège sous le pseudonyme Pham Anh Tuân. Puis, le jeune écrivain a utilisé le nouveau pseudonyme Yang Phan avec le souhait d’''ouvrir une nouvelle direction dans son voyage littéraire, de Pham Anh Tuân impulsif, à Yang Phan plus calme''.

Partageant ses impressions après avoir été récompensé, Yang Phan espère apporter aux lecteurs de nouveaux aspects dans sa littérature. Et en même temps, ''je veux toujours écrire des œuvres dans lesquelles tout le monde se retrouve''.

Les deux œuvres, bien qu’elles appartiennent à deux genres différents, ont pour point commun qu’elles ne sont pas arrivées à la conclusion sur ce qu’elles voulaient exprimer. Mais c’est dans cette ambiguïté et dans ce travail inachevé qu’il y a aussi beaucoup de promesses, il vaut la peine pour le lecteur d’attendre avec impatience les prochains ouvrages de ces deux jeunes écrivains.


Diêu Thuy/CVN

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