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Un kimono de John Galliano pour la maison Dior exposé à Londres, le 26 février 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est un vêtement qui a une place unique dans l'histoire de la mode", déclare Anna Jackson, responsable du département Asie au musée Victoria and Albert à Londres et commissaire de l'exposition "Kimono", qui ouvre mardi 22 novembre au musée du quai Branly à Paris.
Avec près de 200 kimonos, certains datant de l'époque Edo au XVIIe siècle, et tenues qu'il a inspirées à John Galliano pour Dior ou Alexander McQueen, l'exposition s'attaque aux idées reçues selon lesquelles ce vêtement historique est figé et "la mode est une invention européenne".
"Le kimono interpelle sur plusieurs niveaux : il est décoratif, belles matières, beaux motifs. Le Japon est un pays avec une culture étonnante et avancé technologiquement : il y une connotation de luxe. C'est élégant et facile à porter", souligne Anna Jackson. "Vous pouvez le traduire, le transformer et porter de façons différentes. C'est très individuel".
Acteurs du kabuki, influenceurs d'antan
Sur un paravent du XVIIe siècle, on observe une fête sur une barge avec des convives qui mangent et qui dansent habillés en kimonos somptueux : c'est la quintessence de l'époque Edo (1603-1868), qui survient après des années de guerres civiles et marquée par une croissance économique, expansion urbaine et soif de loisirs.
Les samouraïs, ces représentants de l'aristocratie militaire, soignent leur look en ville. Mais ce sont les tenues des courtisanes et des acteurs du théâtre kabuki, copiées par la classe marchande, qui favorisent l’extraordinaire développement des kimonos.
À l'orée du XVIIIe siècle, à Edo, actuelle Tokyo, règne une bouillonnante culture entremêlant divertissements et glamour. La mode s'épanouit.
"Quand on dit mode, on pense aux gens avec un peu d'argent qui demandent des styles dernier cri, quelque chose de nouveau et de différent, menés par les célébrités et les stars pop. C'est exactement ce qui s'est passé au Japon pendant cette période", souligne Anna Jackson.
Après avoir vu un motif sur le kimono d'un acteur du théâtre populaire kabuki, des spectateurs tentaient ainsi d'avoir le même, ne serait-ce que sur un mouchoir.
AFP/VNA/CVN