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Le président iranien Hassan Rohani (gauche) et le président de la Confédération helvétique, Alain Berset, ont donné une conférence de presse à Berne, le 3 juillet. |
Depuis leur retrait en mai de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, les États-Unis ont annoncé le rétablissement de sanctions contre l'Iran et veulent notamment "réduire à zéro" ses revenus tirés de ses ventes de pétrole brut, comme l'a annoncé lundi 2 juillet le directeur politique du département d'État, Brian Hook.
"Ce sont en fait des propos exagérés qui ne pourront jamais se réaliser", a répondu le président iranien, lors d'une conférence de presse à Berne avec le président de la Confédération helvétique, Alain Berset. "Un tel scénario signifierait de la part des États-Unis d'imposer une politique impérialiste en violation flagrante des lois et règlements internationaux", a ajouté M. Rohani.
"Il s'agit vraiment de pure imagination, infondée, injuste, qu'un jour, tous les producteurs de pétrole soient autorisés à exporter leur pétrole, sauf l'Iran", a-t-il conclu.
Brian Hook a confirmé le rétablissement de sanctions américaines contre le secteur automobile, le commerce de l'or et autre métaux précieux avec l'Iran dès le 6 août. Il a également annoncé des sanctions contre les transactions liées au pétrole et avec la banque centrale iranienne à partir du 4 novembre.
Washington a par ailleurs menacé de punir les entreprises étrangères qui feront affaire avec Téhéran. Le responsable du département d'État a ajouté que les États-Unis étaient "confiants qu'il existe une capacité mondiale suffisante pour la production supplémentaire de pétrole".
L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole et alliée de Washington, a confirmé mardi être prête à augmenter sa production de brut.
"Sanctions aveugles"
"Les sanctions aveugles imposées contre une grande nation sont en soi la plus grande violation des droits de l'homme que l'on puisse imaginer", a affirmé le président Rohani devant les journalistes.
Il a ajouté que l'Iran et la Suisse étaient "d'accord pour dire que l'accord nucléaire a été vraiment un acquis important et il est dans l'intérêt du monde entier que cet accord soit préservé pour la paix internationale". "Tant que nos intérêts seront respectés dans le cadre de l'accord nucléaire et tant que l'Iran pourra profiter des avantages (prévus par l'accord), nous resterons dans cet accord", a-t-il répété.
Les autres signataires de l'accord - l'Allemagne, la Chine, la France, la Grande-Bretagne, la Russie, ainsi que l'UE associée au suivi de l'accord - ne cessent de proclamer leur attachement au texte, qu'ils présentent comme une victoire diplomatique en matière de lutte contre la prolifération nucléaire.
"Nous sommes tous conscients que le retrait annoncé par les États-Unis risque de freiner ou de remettre en cause les progrès réalisés", a regretté M. Berset. "Du point de vue de la Suisse, cet accord a été un succès sans précédent. Mais il y a aujourd'hui une certaine insécurité que nous souhaitons diminuer", a-t-il dit.
Le président de la Confédération helvétique a par ailleurs relevé que la question des droits de l'homme avait été abordée lors de ses entretiens. "Nous avons un dialogue franc et ouvert. Nous souhaitons le poursuivre (...) même quand nous ne sommes pas du même avis", a-t-il dit, évoquant notamment "la position de la Suisse par rapport à la nécessité de reconnaître l'État d'Israël".
AFP/VNA/CVN