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Angela Merkel arrive aux négociations entre les partis CSU et CDU, le 2 juillet à Berlin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le compromis trouvé prévoit l'instauration de "centres de transit" à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche. C'est là qu'y seront installés à l'avenir les demandeurs d’asile arrivant dans le pays mais déjà enregistrés dans un autre État européen - c'est-à-dire la quasi-totalité d'entre-eux - en attendant leur expulsion vers le pays d'entrée.
Cette question était au cœur du conflit qui opposait la chancelière, présidente du parti de centre-droit CDU, à son ministre Horst Seehofer, dirigeant du parti conservateur bavarois CSU. Un différend qui menaçait de faire éclater la fragile coalition gouvernementale allemande, difficilement mise en place en mars.
Une ère touche à sa fin
Jusqu'ici, les migrants demandant l'asile à leur arrivée en Allemagne étaient répartis dans des foyers dans l'ensemble du pays jusqu'à ce que leurs dossiers soient examinés.
Cet accord clôt du coup définitivement la politique d'accueil longtemps généreuse des migrants en Allemagne, inaugurée par la décision d'Angela Merkel d'ouvrir en 2015 les portes de son pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile.
La chancelière s'est réjouie d'avoir conclu "après des journées difficiles et des tractations rudes", un "bon compromis". "Nous avons un accord clair sur la façon d'empêcher à l'avenir l'immigration illégale", s'est félicité de son côté M. Seehofer, mettant fin au bras de fer qui l'oppose depuis plusieurs semaines à la chancelière sur la politique migratoire.
Le ministre de l'Intérieur a du coup renoncé à démissionner, après en avoir exprimé l'intention la veille.
Une réunion au sommet des trois partis de la coalition - CDU, CSU et SPD - est prévue mardi 3 juillet en début de soirée.
L'un des spécialistes des questions migratoires au sein du SPD, Aziz Bozkurt, a fustigé dans Die Welt des restrictions migratoires qui vont selon lui "totalement dans le sens" de l'extrême droite. Le compromis trouvé prévoit que les migrants installés dans les "centres de transit" à la frontière seront obligés d'y rester.
Leurs renvois vers les pays où ils ont été enregistrés en premier à leur arrivée dans l'UE devront être organisés toutefois dans le cadre d'accords administratifs conclus avec les pays concernés, et non de manière unilatérale par l'Allemagne.
Si des accords ne peuvent être trouvés, il est prévu de refouler les migrants "à la frontière germano-autrichienne dans le cadre d'un accord avec l'Autriche", précise le texte rendu public.