>>Le président iranien attendu en Suisse début juillet
>>Accord nucléaire: le président iranien à Vienne en juillet
Le président iranien Hassan Rohani. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Venu à la tête d'une importante délégation, selon la télévision iranienne, M. Rohani a atterri à Zurich aux alentours de 16h00 (14h00 GMT). Il a été accueilli par le président de la Confédération helvétique, Alain Berset, avant de monter dans un hélicoptère qui devait le conduire à Berne, où auront lieu ses entretiens avec les autorités suisses.
Dans la soirée, MM. Rohani et Berset devaient avoir un premier tête-à-tête, tandis que le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif devait rencontrer son homologue, le conseiller fédéral Ignazio Cassis.
La visite en Suisse doit se prolonger mardi 3 juillet. Les deux parties doivent signer des accords de coopération économique, avant une conférence de presse de MM. Rohani et Berset prévue en milieu de journée.
Le président iranien poursuivra son voyage européen avec l'Autriche, mercredi 4 juillet, où a été scellé en juillet 2015 à Vienne l'accord international sur le nucléaire qui avait été négocié pendant plusieurs années à Genève. Ce voyage sera "l'occasion de parler de l'avenir de l'accord", a dit M. Rohani avant de monter à bord de décoller de Téhéran.
"Dans le contexte actuel du retrait des États-Unis (...) et des négociations intenses entre l'Iran et l'Europe pour trouver les moyens de préserver cet accord", ce voyage "est d'une importance capitale en ce qu'il pourra fournir un tableau plus précis de la coopération entre l'Iran et l'Europe", a indiqué samedi 30 juin l'agence semi-officielle Isna, en citant le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Bahram Ghassemi.
L'Autriche a pris dimanche 1er juillet pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne (UE), et la Suisse représente les intérêts des États-Unis en Iran, en l'absence de relations diplomatiques entre ces deux pays.
Avec son ministre des Affaires étrangères, M. Rohani, conservateur modéré réélu en 2017 avec l'appui des réformateurs, a été le principal artisan iranien de l'accord de Vienne, dont il a fait la pierre angulaire de sa politique d'ouverture vers l'Occident, qui lui vaut d'être sévèrement critiqué par le camp ultraconservateur.
Le président américain Donald Trump a sorti unilatéralement son pays en mai de l'accord, s'attirant les critiques des autres parties à ce pacte validé par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.
Berlin, Pékin, Paris, Londres, Moscou - ainsi que l'UE associée au suivi de l'accord - ne cessent de proclamer leur attachement au texte, qu'ils présentent comme une victoire diplomatique en matière de lutte contre la prolifération nucléaire. Mais la République islamique répète qu'elle ne s'y maintiendra pas contre ses intérêts.
Garanties économiques
Le retrait de Washington ouvre la voie à de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran et les entreprises de pays tiers qui commercent avec l'Iran ou y investissent.
Alors que Téhéran se plaint de ne pas avoir récolté les promesses d'investissements auxquelles il s'attendait après l'accord de Vienne, plusieurs grands groupes étrangers ont annoncé en juin leur intention de cesser toute activité en ou avec l'Iran par peur des sanctions à venir.
Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a enjoint l'Europe de fournir des "garanties" de nature économique qui permettraient à l'Iran de rester partie à l'accord.
Faisant monter la pression, il a ordonné des préparatifs en vue d'une reprise rapide des activités nucléaires en cas d'échec des négociations avec l'UE.
M. Zarif a lui mis en garde le 24 juin contre un "échec" de l'accord de Vienne, affirmant qu'un tel scénario serait "très dangereux pour l'Iran" et que ce n'était "certainement pas la solution choisie par le système" politique iranien.
Début juin, M. Rohani s'était rendu en Chine pour des discussions sur l'avenir du texte avec ses homologues russe et chinois en marge d'un sommet international.
À Vienne, M. Rohani doit rencontrer son homologue autrichien Alexander Van der Bellen et le chef du gouvernement Sebastian Kurz. Selon la presse autrichienne, plusieurs mémorandums de coopération économique doivent être signés dans l'idée d'apporter des gages à la préservation de l'accord de 2015.
AFP/VNA/CVN