L'Iran en passe d'acheter 114 Airbus après la levée des sanctions

L'Iran va lancer l'achat de 114 Airbus lors de la visite le 27 janvier du président Hassan Rohani en France, première annonce commerciale d'envergure depuis la levée des sanctions internationales intervenue avec l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire.

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Le président iranien Hassan Rohani, le 17 janvier à Téhéran.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Lors de la visite en France du président, le contrat pour l'achat de 114 Airbus sera signé", a déclaré dimanche le ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi.

Un porte-parole d'Airbus n'a pas souhaité commenter cette annonce faite à Téhéran.

La signature d'un accord se concrétise habituellement en plusieurs étapes, dont celles d'une "lettre de motivation" ou d'un "protocole d'accord", ce qui pourrait être le cas lors du déplacement de M. Rohani à Paris.

Le vice-ministre des Transports, Asghar Fakhrieh Kashan, a indiqué que l'Iran "voulait essentiellement acheter des Airbus A320, A321 et A330" pour les recevoir cette année et en 2017. "À partir de 2020, nous recevrons des Airbus A350 et A380. Nous voulons acheter huit A380 et 16 Airbus A350", a-t-il précisé.

Quant au montant du contrat, il a précisé que le prix de base avait été fixé mais qu'il fallait "ajouter les options pour chaque avion".

Se rendant d'abord en Italie depuis le 25 janvier, le président Rohani effectuera sa première visite officielle en Europe. Elle avait été initialement prévue en novembre avant d'être repoussée à la suite des attentats jihadistes meurtriers de Paris du 13 novembre.

M. Rohani sera accompagné d'hommes d'affaires pour cette visite à forte dimension économique car Rome et Paris veulent retrouver la place de premier plan qu'ils occupaient avant le renforcement des sanctions en 2012.

L'aéronautique représente un secteur clé pour les Européens car l'Iran, peuplé de près de 79 millions d'habitants, doit renouveler et développer sa flotte vieillissante.

"Nous avons besoin de 400 avions long et moyen-courrier et de 100 avions court-courrier", a précisé le 24 janvier le ministre des Transports.

Commandes en 2015 en nombre d'appareils et en valeur pour les deux avionneurs, évolution des livraisons de Boeing et d'Airbus depuis 2004.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Iran possède actuellement 256 avions dont "150 sont opérationnels actuellement (...) et avec une moyenne d'âge d'environ 20 ans", selon M. Akhoundi. Outre la compagnie nationale Iran Air, le pays compte plusieurs compagnies privées, dont Mahan Air, la plus importante d'entre elles, Kish Air, Qeshm Air ou encore Caspian Air.

L'entrée en vigueur de l'accord nucléaire a permis la levée d'une grande partie des sanctions internationales, notamment européennes et surtout américaines, décrétées il y a 36 ans, qui empêchaient l'Iran d'acheter des avions neufs.

Négociations avec Boeing

L'annonce de ce contrat a été faite alors que les représentants de 85 compagnies d'aviation étrangères sont réunies à Téhéran pour le Sommet de l'aviation d’Iran 2016, organisé par CAPA (Centre for Aviation), un groupe de conseil.

"C'est un moment passionnant. Il n'y a eu jamais de situation semblable dans l'histoire" avec des perspectives de "croissance rapide" pour le marché iranien, a déclaré Peter Harbison, le patron de CAPA.

"L'aéronautique est l'un de ces secteurs qui créent d'importants flux de bénéfices, comme dans le tourisme, une industrie qui nécessite des infrastructures, dont des hôtels", a-t-il expliqué.

L'Iran est également bien positionné pour les liaisons intercontinentales entre l'Europe et l'Asie, a ajouté Ahmad Reza Bayati, secrétaire général de la réunion.

M. Akhoundi a annoncé que l'Iran négociait aussi avec le constructeur américain Boeing, principal rival d'Airbus, pour l'achat d'avions.

Il a également indiqué que des discussions étaient en cours avec Washington pour rétablir les liaisons directes aérienne entre l'Iran et les États-Unis, stoppées depuis la révolution islamique de 1979.

Mais M. Harbison a souligné que malgré "l'enthousiasme" suscité, les changements ne se produiront pas rapidement car "ils nécessitent d'importants investissements financiers et de solides et transparentes réglementations".

Seuls neuf des 67 aéroports que possède l'Iran sont actuellement pleinement opérationnels, et "nous avons besoin de petits appareils court-courrier" pour augmenter ce nombre, a déclaré le ministre.

Par ailleurs, toujours dans le domaine des transports, M. Akhoundi a annoncé la signature d'un contrat d'un montant de 2 milliards de dollars avec la Chine pour électrifier le chemin de fer entre Téhéran et Machhad (Nord-Est), la seconde ville du pays distante de 1.000 kilomètres de la capitale.


AFP/VNA/CVN

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