Forum Davos
Croissance en péril, attentats, crise migratoire au menu du premier jour

Une croissance mondiale qui menace de dérailler, un contexte géopolitique marqué par des attentats quasi quotidiens et la crise migratoire vont dominer le premier jour des travaux d'un forum de Davos à la sécurité renforcée.

>>Forum de Davos : le Premier ministre chinois envoie au monde un message de "confiance chinoise"

Le Centre de conférences où se tiennent les travaux du forum, le 19 janvier à Davos, en Suisse.

Dans les rues enneigées de ce village huppé du canton des Grisons (Suisse), les patrouilles sont plus nombreuses que les années précédentes, promenant quelques museaux noirs de fusils, et des blocs de béton la route d'accès au Centre de conférences.

Les organisateurs du forum ont sensiblement renforcé la sécurité pour limiter les risques d'attentats contre cette assemblée regroupant jusqu'au 23 janvier 2.500 des plus importants décideurs de la planète, chefs d'État ou de gouvernement, ministres, chefs d'entreprises, ou artistes comme Leonardo di Caprio, arrivé le 19 janvier.

Le thème officiel de ce brainstorming mondial est la quatrième révolution industrielle qui pourrait transformer l'économie mondiale, mais "comme souvent à Davos, le sujet se fait pirater par les évènements mondiaux, et ce qui retient l'attention de tout le monde est ce qui se passe en Chine, où la croissance ralentit", estime le chef économiste du cabinet britannique IHS, Nariman Behravesh.

Pékin a publié le 19 janvier son chiffre de croissance 2015, qui est au plus bas depuis 25 (6,9%). Le ralentissement chinois et la méforme des pays émergents pèse sur l'augmentation du PIB mondial, et plus généralement c'est toute l'économie du globe qui menace de "dérailler", a prévenu le 19 janvier le Fonds monétaire international (FMI).

Ce contexte tendu influence aussi les marchés financiers qui connaissent une période de grande volatilité, et les cours du pétrole et des matières premières qui sont au plus bas.

Pour M. Behravesh, un habitué du World Economic Forum de Davos, il sera beaucoup question de la manière dont les autorités chinoises gèrent ce ralentissement. Elles "se sont plantées", estime-t-il, même si personne ne le dira en tribune.

"Nous savons tous qu'il y a le Davos public, qui est différent du Davos privé. C'est dans le Davos privé qu'ils vont en parler. Dans le Davos public, ils n'en parleront évidemment pas", selon lui.

Des migrants se glissent sous une clôture de fer barbelé, près du village de Roszke, à la frontière serbo-hongroise, en août 2015.

Ce Davos secret, fait de rencontres discrètes dans les hôtels de luxe ou les petites salles de réunions nichées dans les couloirs d'un palais des congrès bunkérisé attire aussi les diplomates, qui échangeront longuement sur les thèmes géopolitiques.

Crise migratoire

L'évolution de la lutte contre l'organisation de l'État islamique, les attentats jihadistes, mais aussi la crise des migrants qui frappe l'Europe et le Proche-Orient... les sujets ne manquent pas.

"La vague de réfugiés constitue un grave problème pour la capacité d'absorption des marchés du travail de l'Union européenne et met à l'épreuve les systèmes politiques", a estimé le 19 janvier le FMI.

Sa directrice générale Christine Lagarde devrait avoir l'occasion d'y revenir, puisqu'elle doit s'exprimer le matin du 20 janvier sur les migrations dans le monde.

Un contrepoint à ces prises de paroles officielles où les leaders discutent entre eux pourrait venir d'une autre session organisée le soir du 20 janvier en marge du forum. Baptisée "Open forum", elle permet aux habitants de la région de venir débattre avec des personnalités.

C'est ainsi que Sigmar Gabriel, un poids-lourd du gouvernement allemand, le Premier ministre suédois Stefan Lofven, dont le pays a accru les contrôles aux frontières, débattront avec les habitants de "migration à intégration", alors que l'Allemagne est en plein débat sur sa très généreuse politique d'accueil après les agressions sexuelles du Nouvel An à Cologne, attribuées à des migrants.

Un autre point fort de la journée devrait être le discours devant les délégués du vice-président américain Joe Biden, à 16h45 GMT.

La journée du 21 janvier devrait être, elle, plus axée sur des problématiques européennes avec comme temps fort un débat entre plusieurs leaders de cette région, dont le Premier ministre français Manuel Valls.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top