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Les Premiers ministres français Manuel Valls et grec Alexis Tsipras, le 21 janvier à Davos. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Voir partir la Grande-Bretagne de l'UE serait un drame (...) nous devons tout faire pour que la Grande-Bretagne et le peuple britannique reste dans l'UE, évidemment pas à n'importe quel prix", a déclaré le Premier ministre français devant le forum économique mondial.
Un Brexit serait "une catastrophe", a abondé le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, présent à ses côtés avec les chefs de gouvernement grecs et néerlandais pour débattre du futur de l'Europe.
Depuis Paris, François Hollande en a remis une couche : "la France souhaite que la Grande Bretagne reste dans l'Union européenne, c'est l'intérêt de l'Europe et du Royaume-Uni (...) mais je serai particulièrement vigilant pour que la zone euro puisse poursuivre son approfondissement".
Le Premier ministre britannique, David Cameron, également présent à Davos jeudi 21 janvier, a engagé son pays dans la voix d'un référendum d'autodétermination sur la participation à l'Union européenne.
S'il parvient à obtenir de ses partenaires européens quelques réformes institutionnelles, ce référendum pourrait avoir lieu en 2016 et M. Cameron ferait campagne pour le maintien, alors que la pression politique monte en Grande-Bretagne.
Mais certaines des demandes de M. Cameron semblent exagérées pour certains Européens, dont la France.
Deux faciles, deux difficiles
Le Royaume-Uni veut changer l'UE dans quatre domaines. "Il y a deux sujets faciles à traiter : la simplification de l'UE, qu'elle se concentre sur l'essentiel, sans légiférer dans tous les sens. Là, on est en phase avec eux", explique une source diplomatique française. "Sur le renforcement de la compétitivité, supprimer les barrières au marché intérieur, on n'a pas de problème avec ça", a-t-elle ajouté.
Mais il y a "deux autres sujets plus difficiles : l'articulation entre la zone euro et le reste de l'UE. Ce qui est important, c'est que la zone euro ne soit pas empêchée de continuer à s'intégrer", selon elle.
Et, ajoute-t-elle, "un des points sans doute le plus difficile" concerne les prestations sociales aux immigrants issus de l'UE. M. Cameron voudrait imposer un moratoire de quatre ans avant tout versement.
"Il n'y aura pas de compromis sur les valeurs fondamentales comme la non-discrimination et la liberté de circulation", a prévenu mardi 19 janvier le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Le Premier ministre britannique David Cameron, le 21 janvier à Davos. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce quatrième point est "absolument crucial", a déclaré jeudi 21 janvier à Davos M. Cameron, répétant qu'il voulait des avancées dans les quatre domaines.
Ces délicates questions doivent être débattues en février lors d'un sommet et, si les institutions européennes espèrent conclure, la France est beaucoup plus réservée.
S'il espère qu'il "permettra d'avancer (et) sera une étape tout à fait décisive", M. Valls pense toutefois qu'il "faudra plus de temps".
Le Premier ministre néerlandais, qui exerce la présidence tournante de l'UE, Mark Rutte, s'est dit "plutôt optimiste" pour ce sommet.
"J'espère vraiment qu'on pourra, avec la bonne volonté qui est manifestement présente, trouver un accord lors de la réunion du Conseil européen en février. C'est ce que je souhaite", a déclaré M. Cameron à Davos.
"Très clairement, l'intention est d'atteindre un accord au Conseil européen de février", a déclaré jeudi 21 janvier un porte-parole du Conseil européen.
"S'il n'y a pas d'accord valable sur la table, je ne suis pas pressé. Je peux tenir mon référendum à n'importe quel moment jusqu'à fin 2017", a déclaré M. Cameron.
Plan Marshall pour la Syrie
L'Europe est clairement au centre des débats de ce deuxième jour de travail du Forum économique mondial, qui réunit chaque année les principaux leaders mondiaux dans le village suisse enneigé.
Outre le Brexit, tout un éventail de menaces plane sur l'Europe, à tel point que M. Valls a parlé d'un risque de "dislocation du projet européen" à "très court terme", dans "les mois qui viennent", évoquant pêle-mêle "crise des réfugiés, terrorisme, montée des populismes" et Brexit.
Sur les réfugiés, "nous sommes tous d'accord que le flux est trop élevé et que nous devons l'inverser", a déclaré M. Schauble, appelant à financer massivement les pays d'origine par un plan Marshall.
"Nous avons besoin d'un plan Marshall, pas pour l'Europe mais pour les régions qui ont été détruites", comme la Syrie, l'Irak, a déclaré le poids lourd du gouvernement allemand. "Nous devrons investir des milliards dans les pays d'origine".
AFP/VNA/CVN