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Le président iranien Hassan Rohani au cours d'une réunion du gouvernement à Téhéran. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La mesure a été annoncée par le président Hassan Rohani, qui a de nouveau accusé les États-Unis, l'Europe, la Chine et la Russie d'être responsables de l'impasse actuelle où se trouve l'accord conclu à Vienne en 2015.
L'annonce de l'Iran survient sur fond de tensions exacerbées entre Téhéran et Washington, faisant craindre un embrasement dans la région du Golfe.
Plus tôt, la France avait averti l'Iran que Téhéran ne gagnerait rien "en sortant de l'accord de Vienne" dont la "remise en cause ne ferait qu'accroître des tensions déjà vives" au Moyen-Orient.
Mais M. Rohani assure que l'Iran est attaché au maintien de cet accord et que la décision iranienne est prise en vertu de dispositions permettant à une partie de s'affranchir temporairement de certains de ses engagements si elle estime qu'une autre ne tient pas les siens.
"60 jours"
Par l'accord de Vienne, l'Iran s'est engagé à ne jamais acquérir l'arme atomique et à brider son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales qui asphyxiaient alors son économie.
Mais ce pacte est menacé depuis que les États-Unis s'en sont retirés unilatéralement en mai 2018, réimposant des sanctions punitives contre la République islamique qui privent l'Iran des bénéfices qu'il attendait de ce pacte.
Le 8 mai, un an jour pour jour après le retrait américain, Téhéran - se disant lassé des promesses non tenues des autres parties encore à l'accord (Allemagne, Chine, France, Grand-Bretagne, Russie) de garantir ses intérêts - a annoncé qu'il ne se sentait plus tenu de respecter les plafonds de l'accord limitant ses réserves d'eau lourde à 1,3 tonne, et ses stocks d'uranium faiblement enrichi à 300 kg.
L'Iran avait aussi adressé un ultimatum à ses partenaires, leur donnant "60 jours" pour l'aider à contourner les sanctions américaines, qui ont fait plonger le pays en récession.