L'Iran déroge à l'accord nucléaire de 2015 et irrite davantage Washington

L'Iran a franchi lundi 1er juillet la limite imposée à ses réserves d'uranium faiblement enrichi par l'accord de 2015 sur son programme nucléaire, accentuant le courroux des États-Unis dans un contexte de tensions déjà exacerbées entre les deux pays.

Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, le 16 mai à Tokyo au Japon.

"L'Iran a dépassé la limite des 300 kilogrammes" d'uranium faiblement enrichi, a annoncé le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à l'agence semi-officielle Isna. Chargée de vérifier que Téhéran s'acquitte de ses engagements pris vis-à-vis de la communauté internationale en juillet 2015 à Vienne, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé que l'Iran avait dépassé la limite imposée par le pacte.

Selon un diplomate en poste à Vienne, le niveau actuel des réserves d'uranium enrichi iraniennes ont été mesurées en excès de deux kilogrammes. L'Iran "joue avec le feu", a réagi le président américain Donald Trump. "Les États-Unis et leurs alliés ne permettront jamais à l'Iran de développer des armes nucléaires", a de son côté assuré la Maison Blanche, réaffirmant la volonté américaine de poursuivre sa campagne de "pression maximale" sur Téhéran, "tant que ses dirigeants ne changent pas leur façon de faire".

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé pour sa part le régime iranien, "premier sponsor mondial du terrorisme" selon lui, d'utiliser "son programme nucléaire pour extorquer la communauté internationale et menacer la sécurité régionale". Les États-Unis, qui se sont retirés en 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien, appellent à interdire à l'Iran tout enrichissement d'uranium.

L'annonce de Téhéran survient sur fond de tensions déjà vives avec Washington, faisant craindre un embrasement dans la région stratégique du Golfe. La crise entre les deux ennemis a connu un pic le 20 juin après que l'Iran eut abattu un drone américain. Selon Téhéran, l'appareil avait violé l'espace aérien iranien, ce qu'a démenti Washington. Le président américain Donald Trump avait indiqué avoir annulé à la dernière minute le lendemain des frappes de représailles contre la République islamique.


AFP/VNA/CVN

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