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Nicolas Hulot le 22 novembre 2018 sur le plateau de France 2 à Saint-Cloud. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Il est urgent d'affronter la réalité climatique, écologique plutôt que de toujours lui tourner le dos. Nous devons absolument nous rassembler, au-delà de toutes nos barrières politiques, religieuses pour changer nos modes de vie. En temps de guerre, on est capable de s'unir sur l'essentiel. Et nous sommes en guerre!", estime M. Hulot dans le journal.
"Ce modèle économique est obsolète. On est au bord de l'abîme", poursuit l'ancien ministre. "Quand Notre-Dame brûle, les flammes sont visibles, que l'on soit croyant ou pas, on est tout prêt à prendre un seau pour aller aider les pompiers. La planète se consume, mais on continue à cultiver nos différences, à s'appuyer sur des idéologies creuses".
"Il faut arrêter de dire aux gens qu'on a une grippe alors qu'il s'agit bien d'une tumeur", insiste-t-il.
Nicolas Hulot, qui a démissionné du gouvernement en septembre 2018, se dit "prêt" à apporter son "soutien à un gouvernement qui fera la démonstration qu'il veut véritablement faire rentrer l'écologie dans la modernité". "Je ne serai pas avec lui politiquement, mais je serai derrière en appui pour faire en sorte que les citoyens adhèrent. C'est beaucoup plus important que de reprendre une posture partisane", explique-t-il.
Des pompiers en intervention après un feu de végétation dans le Gard, à Saint-Gilles le 29 juin 2019. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
S'il affirme qu'il ne sera pas candidat aux municipales, M. Hulot appelle cependant "les maires de tous bords" à "faire un effort" pour "cesser de consommer des terres agricoles à tous crins avec des projets immobiliers, des projets de grandes surfaces, des projets d'une autre époque au moment où il faut revitaliser les cœurs des villes".
Parallèlement à cet entretien, M. Hulot part en guerre contre le Ceta, l'accord de libre échange entre l'Union européenne et le Canada, dans une tribune publiée par le Journal du dimanche.
"Disons non au Ceta actuel pour rouvrir la négociation", plaide-t-il, en rappelant que "la ratification du Ceta par la France sera discutée puis votée à l'Assemblée à partir du 9 juillet".
"Ratifier le Ceta (...) est un choix entre deux mondes, entre deux avenirs", selon lui.
"L'un favoriserait le moins-disant environnemental, sanitaire et social et pénaliserait encore un peu plus les agriculteurs en les exposant à toujours plus de concurrence internationale déloyale", développe-t-il. "L'autre permettrait de se laisser le temps de construire des relations commerciales équilibrées, qui n'oublient ni l'ambition environnementale, ni la protection sociale, ni la dignité humaine".
"Dans quelques mois, le futur Premier ministre du Canada pourrait être Andrew Scheer, un conservateur qui a voté contre la ratification de l'accord de Paris" sur le climat, fait valoir l'ancien ministre.
"Que fera-t-on alors du Ceta, si le Canada décidait de ne pas tenir ses engagements climatiques ou de suivre Donald Trump en quittant à son tour l'accord de Paris?", s'interroge-t-il.