Le Sommet sur les postes clés de l'Europe joue les prolongations

Le Sommet des dirigeants européens sur le partage des postes de pouvoir de l'UE a été suspendu jusqu'à mardi 2 juillet, faute de résultat concret, "un échec" qui donne une "très mauvaise image de l'Europe", selon le président français Emmanuel Macron.

>>Nominations dans l'UE: un sommet de crise pour conclure un grand marchandage

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker (gauche) et le Premier ministre du Luxembourg Xavier Bettel (centre) participent à un dîner de travail durant un Sommet européen, à Bruxelles le 30 juin.
Photo: AFP/VNA/CVN

C'est la troisième fois depuis les élections de mai que les 28 responsables de l'UE se retrouvaient pour décider de la succession le 1er novembre du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pièce maîtresse du puzzle des nominations. Cette nouvelle impasse pourrait perturber la session constitutive du Parlement européen qui se réunit mardi 2 juillet à Strasbourg. La nouvelle assemblée élue fin mai doit élire son nouveau président mercredi 3 juillet, mais les candidats tardent à se déclarer, attendant que la situation se décante à Bruxelles.

"On a été à un moment très proche d'un accord", a affirmé le président français, après une vingtaine d'heures de discussions tous azimuts, qui ont duré toute la nuit de dimanche 30 juin à lundi 1er juillet. La chancelière allemande Angela Merkel s'est montrée prudemment optimiste sur les chances d'arriver à un compromis mardi 2 juillet, tout en reconnaissant que les discussions étaient compliquées. "Il faut laisser reposer les choses", a-t-elle dit. M. Macron a dénoncé avec agacement "des réunions trop longues qui ne mènent à rien" et "des heures passées en palabres", ironisant sur "un club de 28 qui se réunit sans jamais se décider".

La dernière option sur la table, soutenue par Berlin et Paris, prévoyait d'attribuer la présidence de la Commission européenne au social-démocrate néerlandais Frans Timmermans. L'Allemand Manfred Weber, candidat du Parti populaire européen (PPE, droite) à la présidence de la Commission, avait accepté de renoncer à ce poste, pour se contenter d'un lot de consolation: la présidence du Parlement européen dont l'élection est prévue mercredi 3 juillet. Même si le PPE est le premier parti politique au Conseil et au Parlement européens, M. Weber avait été recalé pour la présidence de la Commission, lors du précédent sommet le 20 juin.

Le président Emmanuel Macron s'oppose fermement à sa candidature, critiquant ce qu'il considère comme un manque d'envergure pour un poste d'une telle importance. Le compromis prévoyait aussi l'attribution de la présidence du Conseil à un membre du PPE, en la personne de la Bulgare Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale. Mais selon le Premier ministre bulgare Boyko Borissov, les libéraux bloqueraient cette candidate. Ils voudraient en effet garder ce poste pour eux et proposeraient au PPE le poste de chef de la diplomatie européenne, qui est de moindre importance.

Selon une autre source, il avait été également envisagé de nommer un libéral à ce dernier poste, soit le Belge Charles Michel, soit la Danoise Margrethe Vestager. Une autre source avait aussi évoqué la possibilité de nommer cette dernière, actuellement commissaire européenne à la Concurrence, première vice-présidente à la Commission, aux côtés de Timmermans.

La présidence du Parlement européen, dont le mandat dure deux ans et demi, pourrait être partagée entre le PPE (Parti Populaire Européen, droite) et les libéraux. Après deux ans et demi, M. Weber pourrait laisser la place à un libéral, éventuellement l'ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt, selon les mêmes sources. Mais l'Allemand "n'a pas encore baissé les bras" pour la présidence de la Commission, a assuré une source parlementaire au sein du PPE.

"Familles divisées"

La droite tient la clé de ces nominations. Aucune solution ne peut être avalisée sans le soutien de cette famille politique.

La chancelière allemande Angela Merkel arrive à un sommet européen, à Bruxelles le 30 juin.

Selon le Premier ministre italien Giuseppe Conte, les chefs d'État et de gouvernement devraient mardi 2 juillet "rechercher une solution alternative".  Quant au Premier ministre néerlandais libéral Mark Rutte, il a constaté: "C'est incroyablement compliqué. On se retrouve avec trois familles politiques divisées, et non plus deux. Il y a maints intérêts différents." Le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a quant à lui rejeté la responsabilité de l'échec sur le PPE. Selon lui, il n'aurait pas respecté un accord qu'il avait passé: attribuer à M. Timmermans la Commission, à Weber le Parlement.

Un cinquième poste clé de l'Union européenne est à pourvoir cette année, celui de la présidence de la BCE. Cette fonction hautement sensible doit être attribuée à un banquier plutôt qu'un politique. Elle fait cependant partie du grand mercato des nominations. La France pourrait la réclamer, selon une source européenne. Plusieurs candidates sont citées, dont Danièle Nouy, présidente du conseil de supervision au sein de la Banque centrale européenne.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top