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Sur un ancien site de la société Caddie à Drusenheim, dans le Bas-Rhin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon le projet modifié présenté au tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin), "le groupe Cochez rejoint le projet et va prendre 51% de la nouvelle société Caddie", a déclaré l'actuel président de Caddie Stéphane Dedieu, qui, avec le distributeur italien de Caddie et un industriel allemand, prendrait les 49% restants.
À l'issue de cette quatrième audience depuis janvier au tribunal de Saverne, la chambre commerciale a décidé d'une nouvelle audience le 22 mars, pour laisser le temps de finaliser des garanties financières de ce plan de cession amélioré.
Le groupe Cochez, spécialisé dans le transport et les services industriels, est basé à Valenciennes. Il avait déjà repris partiellement en 2019 les denteliers Desseilles et Noyon, fleurons de l'industrie de la dentelle à Calais.
"La nouvelle société Caddie deviendrait, si le plan est homologué, une filiale à part entière du groupe Cochez. On fait quelque chose de solide ensemble, qui me paraît réalisable", a expliqué Pascal Cochez, le fondateur du groupe.
Celui-ci était venu visiter deux fois en début d'année le site unique de production de Dettwiller (Bas-Rhin), mais pensait que des "groupes plus importants" se positionneraient.
"C'est un dossier risqué, mais je pèse mon risque et je vais tout faire pour que cela marche", a assuré Pascal Cochez.
Les trois porteurs de l'offre initiale sur Caddie, et seule offre formulée, n'avaient pas réussi depuis le placement en redressement judiciaire de l'entreprise début janvier à trouver les fonds nécessaires pour faire cavaliers seuls.
Les contours de l'offre de quatre millions d'euros au total restent inchangés avec le maintien de 111 emplois sur 139 actuellement. Outre l'activité de chariots, Caddie développerait également de la sous-traitance industrielle.
Intéressé à la fois par "l'outil industriel" de cette seule usine de chariots métalliques en France et "l'histoire de cette marque", Pascal Cochez est confiant dans le fait que le projet de reprise sera validé par le tribunal le 22 mars.
"L'entreprise a 94 ans, on peut bien attendre 94 ans et huit jours", a souligné Me Claude-Maxime Weil, l'un des administrateurs judiciaires de l'entreprise, soulignant la persévérance des employés de Caddie qui continuent de faire tourner l'usine.
Thierry Carl, secrétaire adjoint CFTC du Comité social et économique (CSE) et représentant des salariés dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire, a évoqué, à l'issue de l'audience, "une part de soulagement". "Il y aura peut-être des perspectives d'avenir au bout du tunnel".
Pour continuer à faire tourner son usine et payer les salaires le temps du redressement judiciaire, Caddie, détenue depuis 2018 à 70% par le polonais Damix, a bénéficié d'un prêt public exceptionnel de 400.000 euros de l'État et la région Grand Est, qui ont prévu un nouveau soutien, en cas de reprise, sous la forme de prêts.