La tension en Ukraine ralentit la croissance mondiale, prévient le FMI

La tension en Ukraine ralentit la croissance mondiale, a prévenu jeudi 10 mars Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, citant la pression sur les prix alimentaires et l'énergie ainsi que la dégradation de la confiance des ménages et des entreprises.

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La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, à Washington
Photo : AFP/VNA/CVN

"Pour résumer, nous avons un impact tragique de la tension sur l'Ukraine. Nous avons une contraction importante en Russie et nous voyons l'impact probable sur nos perspectives de l'économie mondiale", a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, lors d'une table-ronde avec quelques journalistes.

Elle a d'ores et déjà indiqué que le mois prochain, lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, il fallait s'attendre à une baisse des "projections de croissance mondiale", sans toutefois avancer de chiffres.

En janvier, la prévision du FMI avait déjà été ramenée à 4,4% pour 2022, contre 4,9% en octobre et près de 5,9% l'an passé. L'économie mondiale n'est pas encore remise de la pandémie de COVID-19 qui était déjà "une crise pas comme les autres", qu'elle traverse "un terrain encore plus choquant", a commenté Mme Georgieva. "L'impensable se produit, nous avons une guerre en Europe", a-t-elle dit.

S'agissant de l'impact sur la Russie, la dirigeante du Fonds a souligné que les sanctions "sans précédent" imposées par les pays alliés conduisent à "une contraction brutale de l'économie russe" et même "à une profonde récession". Elle a décrit les effets en Russie : de la dépréciation massive de la monnaie qui fait grimper l'inflation à la dégringolade du pouvoir d'achat et du niveau de vie d'une grande majorité de la population russe.

"Les retombées sur les pays voisins sont également importantes, en particulier les pays qui sont plus étroitement intégrés à l'économie ukrainienne et russe", a-t-elle dit, citant les pays d'Asie centrale, la Moldavie et les pays baltes. Un défaut de paiement de la Russie "n'est plus un événement improbable", a-t-elle poursuivi, tout en notant que le problème n'était pas la disponibilité de l'argent mais l'incapacité de l'utiliser depuis que le pays a été coupé du système financier mondial.

Impacts déjà visibles

"Je ne vais pas spéculer sur ce qui peut ou non arriver, mais juste dire que nous ne parlons plus du défaut de paiement de la Russie comme d'un événement improbable", a-t-elle encore commenté.

Prévisions de croissance du FMI, dans le monde et par région datant de janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Elle a insisté sur le fait que l'institution de Washington n'avait pas de programme avec Moscou. Elle a, à l'inverse, martelé que le FMI se tenait prêt à aider davantage l'Ukraine. Mercredi 9 mars, l'institution avait approuvé une aide de 1,4 milliard d’USD. C'est peu au regard du coût des dégâts de ce conflit, estimé pour l'heure à 100 milliards d’USD, a indiqué jeudi 10 mars Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien.

Au-delà de la Russie et l'Ukraine, les retombées sur le reste du monde sont déjà palpables.

Partout dans le monde, la population pâtit de la hausse des prix des matières premières, de l'énergie. Et, cela sape la confiance. Car cette flambée des prix intervient alors que l'inflation était déjà élevée en raison de la demande et des problèmes d'approvisionnement provoqués par la pandémie. Cela suscite "de graves inquiétudes dans de nombreux endroits du monde", a observé Mme Georgieva. "C'est particulièrement dangereux pour les familles qui vivent dans la pauvreté, pour qui la nourriture et le carburant représentent la plus grande partie de leurs dépenses".

"Lorsque nous regardons l'économie réelle, nous voyons clairement une contraction des échanges ainsi qu'une érosion de la confiance et du pouvoir d'achat des consommateurs", a-t-elle également décrit. Tout cela risque de conduire à une hausse des taux d'intérêt plus rapide que prévu, ce qui affectera encore davantage les pays en développement et pauvres très endettés.


AFP/VNA/CVN

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