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Les restes d'une roquette et des véhicules carbonisés le 17 avril dans un quartrier de Tripoli visé par des tirs la veille. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Soumis lundi 15 avril par le Royaume-Uni à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU, un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu et un accès humanitaire inconditionnel aux zones de combats près de Tripoli, ne fait toujours pas l'unanimité, selon des diplomates à New York.
Une version légèrement amendée du texte a été proposée mercredi 17 avril par Londres mais rejetée peu après par les trois pays africains siégeant au Conseil de sécurité, a-t-on précisé de sources diplomatiques. Outre l'Afrique, la Russie et les États-Unis ne soutiennent pas la démarche britannique. En revanche, Londres, Berlin et Paris sont sur la même longueur d'ondes, a assuré sous couvert d'anonymat un diplomate.
La présidence allemande du Conseil de sécurité a convoqué une nouvelle réunion à huis clos jeudi 18 avril à 19h00 GMT de ses 15 membres pour étudier "le chemin à suivre".
Depuis le début le 4 avril de son offensive, l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar piétine au sud de la capitale, même si elle proclame des percées. Les combats ont fait en deux semaines au moins 189 morts dont des civils et 816 blessés, selon un dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), a fait état mercredi 17 avril de 25.000 déplacés, dont plus de 4.500 ces dernières 24 heures. "Nous avons constaté la plus forte augmentation de déplacements en un jour, avec plus de 4.500 personnes déplacées" par les combats.
Mardi soir 16 avril, plusieurs roquettes ont frappé Tripoli, tuant six civils, dont trois femmes, dans les quartiers résidentiels d'Abou Slim et Al-Antissar, a indiqué mercredi 17 avril le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Le maire du quartier d'Abou Slim, Abdelrahman Al-Hamdi, a confirmé le bilan de six morts, ajoutant que 35 autres personnes avaient été blessées.
Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d'union GNA, siégeant à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, s'est rendu sur place dans la nuit.
Dans un communiqué, le commandement de l'ANL du maréchal Haftar a toutefois démenti être à l'origine des tirs contre Tripoli. Il a accusé des "milices terroristes qui contrôlent la capitale de tirer aveuglément des roquettes de type Grad et des obus" sur la ville.
L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a "condamné avec la plus grande fermeté les bombardements, rappelant que la responsabilité d'actes pouvant constituer des crimes de guerre incombe non seulement aux auteurs des attaques aveugles, mais également à ceux qui les ont commandés". Tirer sur des zones résidentielles "est inacceptable", a souligné Stéphane Dujarric, le porte-parole de l'ONU à New York.
"Positions irréconciliables"
La veille, la procureure de CPI Fatou Bensouda a prévenu qu'elle n'hésiterait "pas" à élargir ses enquêtes pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" en Libye.
Un combattant loyal au gouvernement libyen d'union nationale (GNA), le 14 avril près de la ville d'Aziziya, au sud-ouest de la capitale Tripoli. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Jusqu'à présent, le maréchal Haftar ne veut pas entendre parler d'un cessez-le-feu. Et Fayez al-Sarraj refuse tout processus politique en l'absence d'un cessez-le-feu et d'un retrait sur les lignes d'avant le début de l'offensive. "Des positions irréconciliables", note un diplomate à l'ONU.
Avec le risque d'enlisement dans ce pays pétrolier en proie au chaos depuis la chute du gouvernement de Mouammar Kadhafi en 2011, il est probable que les belligérants cherchent à se réarmer auprès de leurs soutiens, en dépit de l'embargo sur les armes décrété par l'ONU pour la Libye.
AFP/VNA/CVN