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La chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine. |
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, acteurs clé du conflit, avaient appelé mercredi 8 janvier à un cessez-le-feu à partir de dimanche 12 janvier 00h00 (22h00 GMT samedi 11 janvier), tandis que Haftar prévoyait initialement de poursuivre son offensive.
Ses forces ont finalement accepté samedi 11 janvier, prévenant toutefois dans un bref communiqué que la riposte serait "sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse", à savoir les forces du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU.
Avant l'annonce du maréchal Haftar, M. Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel s'étaient rencontrés samedi 11 janvier à Moscou, en tant que médiateurs dans ce conflit en Libye, dont Berlin redoute qu'elle pourrait devenir une "seconde Syrie".
"Je compte vraiment sur le fait que dans quelques heures, (...) comme nous l'avons demandé avec le président turc, (Recep Tayyip) Erdogan, les parties au conflit libyen cesseront le feu", avait déclaré M. Poutine à l'issue de la rencontre.
De son côté, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a reçu samedi 11 janvier à Alger un émissaire de son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, qui préside le comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye.
Ankara a déployé des militaires en janvier pour soutenir le gouvernement reconnu (GNA) de Fayez al-Sarraj, tandis que la Russie, malgré ses dénégations, est fortement soupçonnée de soutenir les troupes rivales du maréchal Haftar. "Il est important de mettre fin enfin à la confrontation armée", a insisté M. Poutine.
Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a jugé samedi 11 janvier que Moscou se devait de "convaincre" le chef militaire et homme fort de l'Est libyen.
Conférence de paix à Berlin
La chancelière allemande, en visite en Russie pour la première fois depuis le printemps 2018, a salué les efforts russo-turcs, et dit espérer pouvoir bientôt lancer "les invitations pour une conférence à Berlin sous l'égide de l'ONU", afin que la Libye puisse redevenir un pays "souverain et pacifié". Pour M. Poutine, une telle conférence serait un "pas dans la bonne direction".
Mme Merkel et M. Poutine ont aussi évoqué les autres crises de la région, en particulier l'Iran, appelant une fois encore à sauver l'accord sur le nucléaire iranien. En 2018, Washington s'en est retiré et depuis Téhéran le détricote en représailles.
Pour la chancelière, cet accord "doit être maintenu en vie" absolument, car, même imparfait, il garantit que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.
Les deux dirigeants ont également abordé la guerre en Syrie, alors qu'un cessez-le-feu doit aussi entrer en vigueur dimanche 12 janvier à Idleb, ultime bastion des rebelles et des islamistes combattant le régime de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou.
Pour l'Allemagne et l'Europe, la pacification de ces conflits est essentielle pour réduire la pression migratoire, le Vieux continent ayant accueilli ces dernières années des centaines de milliers de migrants venus de Libye et de Syrie, favorisant par ricochet l'essor des extrêmes droites européennes.
Vladimir Poutine a d'ailleurs souligné que l'ensemble de ces crises du Proche et Moyen-Orient risquaient de dégénérer en "catastrophe" et en "dégâts considérables pour l'économie" mondiale.
Enfin, Mme Merkel et Poutine ont abordé le conflit dans l'Est de l'Ukraine, seule crise à l'agenda où une certaine détente se fait sentir.
Le président russe et son nouvel homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, se sont rencontrés en décembre à Paris sous médiation franco-allemande pour la première fois.
AFP/VNA/CVN