L'exploitation minière en haute mer pourrait affecter la vie marine

L'exploitation minière en haute mer pourrait impacter la vie marine, des plus petits organismes aux grands prédateurs tels que l'espadon et les requins, a révélé une étude publiée jeudi 3 juillet et financée par l'industrie.

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Un requin-marteau dans l'archipel des Galápagos, en Équateur, le 8 mars 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

La société canadienne The Metals Company a déboursé environ un million de dollars pour que l'organisme australien pour la recherche scientifique, le CSIRO, examine des données récoltées dans l'océan Pacifique.

D'immenses étendues du fond marin de l'océan Pacifique sont couvertes de nodules polymétalliques, sortes de galets plus ou moins riches en manganèse, cobalt, cuivre ou nickel.

The Metals Company a créé la surprise en sollicitant auprès de Washington, via sa filiale américaine, le premier permis d'extraction minière commerciale dans les eaux internationales, notamment dans la zone de Clarion-Clipperton.

Située entre le Mexique et Hawaï, la "zone de fracture de Clipperton" est une vaste plaine abyssale d'environ quatre millions de kilomètres carrés.

Contournant l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM) dont les Etats-Unis ne sont pas membres, la société canadienne compte profiter d'une loi américaine de 1980 récemment réactivée par Donald Trump pour démarrer son projet d'ici deux ans.

Les sociétés d'exploitation minière n'ont pas encore trouvé le meilleur moyen de récupérer les nodules qui se trouvent à cinq kilomètres ou plus de profondeur.

Leurs efforts se concentrent sur des machines de récolte robotisées qui aspirent les nodules en parcourant le fond de l'océan.

Des espèces, telles que les concombres de mer, les vers marins, les étoiles de mer et les crustacés, pourraient connaître "des déclins significatifs" en terme de population en raison de ces pratiques, indique l'étude.

Certaines espèces se rétabliraient partiellement en une année, mais les "filtreurs" et les petits organismes qui se nourrissent de sédiments ont montré "un rétablissement minimal".

Métaux toxiques

"Sur le fond marin, nos recherches montrent qu'il y a des impacts locaux substantiels provenant de différentes opérations minières", a déclaré jeudi 3 juillet le scientifique Piers Dunstan lors d'une conférence.

Les poissons prédateurs pourraient voir des métaux toxiques commencer à s'accumuler dans leur organisme après une exposition prolongée aux panaches de sédiments rejetés par l'excavation.

"L'espadon et les grands requins ont accumulé les plus fortes concentrations simulées de métaux", ont noté les scientifiques dans leur rapport.

"Ce projet aide à garantir que, si l'exploitation minière en haute mer devait aller de l'avant, il existe une approche claire pour comprendre les risques et impacts potentiels sur la vie marine et les écosystèmes", a déclaré M. Dunstan.

Tina Soliman-Hunter, professeure de l'Université Macquarie en Australie, a expliqué qu'il s'agissait à ce jour de l'une des études "les plus complètes" sur l'exploitation minière en haute mer.

"Sans de telles recherches, il existe un risque de dommages liés aux activités minières pouvant persister sur des générations", a-t-elle souligné.

Impulsée par WWF, une Coalition d'entreprises pour stopper l'exploitation minière des fonds marins s'est lancée en 2021 et 64 entreprises l'ont rejointe.

Des institutions financières comme la Deutsche Bank, Credit Suisse (UBS), le Crédit Agricole ou la Banque européenne d'investissement ont aussi indiqué qu'elles ne financeraient pas cette activité.

AFP/VNA/CVN

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