L'Eurovision fait pleuvoir les paillettes sur Vienne

Pluie de paillettes sur l'auguste capitale de la musique classique : Vienne accueille samedi soir 23 mai le 60e concours Eurovision de la chanson, événement kitsch et culte aux 200 millions de téléspectateurs.

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Les 27 candidats seront en lice à partir de 19h00 GMT à la Stadthalle, dans une ambiance qui s'annonce fiévreuse, festive et décalée comme chaque année. La chaîne publique autrichienne ORF, qui organise l'événement, a prévu une vaste scène large de 44 mètres, posée devant une structure haute de près de 15 mètres.

Qui succèdera à Conchita Wurst, la diva barbue qui a ramené le trophée en Autriche grâce à sa victoire en 2014 ? Le candidat suédois Mans Zelmerlow est le favori des parieurs, devançant la Russe Polina Gagarina et l'ensemble italien Il Volo. L'Australien Guy Sebastian, ancien vainqueur du télé-crochet "Australian Idol", et le Belge Loïc Nottet suivent de près ce trio.

Le groupe italien Il Volo pendant une répétition avant la finale du Consours Eurovision le 22 mai 2015 à Vienne.

La France mise sur Lisa Angell et sa chanson N'oubliez pas - l'une des rares qui ne seront pas interprétées en anglais. Elle semble avoir suscité des échos positifs aux répétitions. Mais Lisa Angell passera en tout début de concours, en deuxième position, ce qui est considéré comme un désavantage.

Conchita Wurst dans les airs

L'Allemagne, le Monténégro et la Pologne figurent en queue de peloton des pronostiqueurs. Le vainqueur sera désigné pour moitié par un vote du public et pour l'autre moitié par des jurys professionnels. Ni l'un ni l'autre de ces collèges ne pourra voter pour le candidat de son pays. C'est Conchita Wurst qui ouvrira le spectacle, partant de la salle et gagnant la scène suspendue dans l'air par des fils. Elle y sera rejointe par un choeur d'enfants, puis par les présentatrices et tous les candidats.

Le travesti autrichien réapparaîtra ensuite pour poser quelques questions aux candidats à leur descente de scène. À la différence de nombreux anciens vainqueurs aussitôt tombés dans l'oubli, le travesti autrichien est parvenu à maintenir sa notoriété depuis sa victoire à Copenhague.

"Conchita" garde ses fans, mais ses détracteurs ne l'ont pas oubliée non plus. Le patriarche de l'Église orthodoxe russe Kirill espère ainsi une défaite russe à l'Eurovision pour éviter une invasion de "chanteuses à barbe" en Russie l'an prochain.

Bluettes et second degré

En 60 éditions, l'Eurovision a vu défiler bien moins de classiques que de chansonnettes sans prétention, jouant la carte de la bonne humeur un peu naïve et, souvent, du second degré. Si les bluettes à grand renfort de violons s'empilent au palmarès, les bizarreries ont aussi toujours eu leur place au programme.

La géopolitique s'immisce toujours aussi un peu dans la soirée. L'an dernier, en pleine crise ukrainienne, les candidates russes avaient été copieusement sifflée. Samedi soir, on guettera les réactions du public à la chanson arménienne, qui doit évoquer les massacres d'Arméniens par la Turquie en 1915. La soirée devrait coûter un peu moins de 37 millions d'euros, répartis entre la télévision publique autrichienne ORF et la municipalité de Vienne.

En plus de la publicité, la capitale autrichienne conservera une petite trace tangible du passage du spectacle. Les 120 feux piétons arborant des couples gays et homosexuels mis en place il y a quelques jours en clin d'oeil au concours vont finalement être pérennisés, suite à une pétition de 20.000 signatures sur Facebook.

AFP/VNA/CVN

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