Cannes sous tension avec "Sicario", thriller sur la lutte contre les cartels

La tension est montée d'un cran mardi 19 mai à Cannes grâce au thriller Sicario du Canadien Denis Villeneuve avec Benicio del Toro, un film sur la guerre contre les cartels de la drogue à la frontière américano-mexicaine.

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Dans ce film efficace en course pour la Palme d'Or, Emily Blunt (Le Diable s'habille en Prada) campe Kate, jeune recrue du FBI. Elle est désignée pour aider un groupe d'intervention contre le trafic de drogue, dirigé par un agent interprété par Josh Brolin (No Country for Old men des frères Coen).

L'acteur Benicio del Toro le 19 mai à Cannes.

L'équipe est guidée par un mystérieux consultant colombien (Benicio Del Toro). Kate, pleine d'idéaux et éprise de justice, se retrouve alors plongée dans une situation chaotique où les services secrets s'affranchissent des lois.

"Le film pose des questions. Je ne pense pas qu'il apporte des réponses" pour empêcher l'extension constante du trafic de drogue, a souligné le réalisateur lors d'une conférence de presse.

"J'ai toujours considéré le monde comme une vaste palette de gris. Rien n'est tout blanc ni tout noir. La notion du bien et du mal est influencée et orientée par la culture et le profil géopolitique de chacun", dit-il.

Le réalisateur québecois a expliqué "s'intéresser depuis plusieurs années à cet endroit spécifique du continent américain, la frontière entre États-Unis et Mexique", zone de tous les dangers sous la coupe des cartels et de leur violence extrême. "En tant que Nord-Américain, j'ai une responsabilité dans cette situation à la frontière mexico-américaine", a-t-il dit.

'Point de vue américain'

Avec ce film d'action noir, Denis Villeneuve a voulu aussi porter un regard sur l'Amérique et ses idéaux, confrontés à la réalité.

"Ce n'est pas un film qui traite du Mexique mais des États-Unis. J'ai voulu montrer cette réalité du point de vue américain", a dit le cinéaste, en compétition officielle pour la première fois à Cannes.

Pour lui, Sicario est un film "sur la manière dont l'idéalisme (américain) se heurte au réalisme quand il s'agit d'affronter les problèmes d'autres pays".

"Sicario parle d'un vieux fantasme, cette idée que l'Amérique du Nord sera toujours capable de résoudre les plus violents problèmes du monde d'une manière efficace et invisible", explique-t-il.

"C'était certes une idée réconfortante, mais le monde n'a cessé de se compliquer", ajoute le cinéaste, qui avait concouru pour l'Oscar du meilleur film étranger en 2011 avec Incendies avant de réaliser deux thrillers en anglais Prisoners et Enemy.

Comme pour Prisoners, il a travaillé sur ce nouveau film avec le chef opérateur des frères Coen, Roger Deakins.

Pour le magazine américain spécialisé Variety, Denis Villeneuve livre avec ce thriller "d'une intensité brûlante" un film "impeccablement bien réalisé".

Par son thème et son acteur principal, Sicario rappelle le Traffic de Steven Soderbergh, autre film sur les cartels à la frontière mexicaine, pour lequel Benicio del Toro avait obtenu l'Oscar du meilleur second rôle masculin en 2001.

"J'ai fait beaucoup de films qui parlent de cette partie du monde", a rappelé l'acteur lors de la conférence de presse. "Je suis très sensible à ce qui se passe de chaque côté de la frontière concernant les drogues", a-t-il ajouté.

AFP/VNA/CVN

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