>> Plus de 30°C en septembre en France, des records battus
>> Les fortes chaleurs s'installent sur une grande partie de l'Hexagone
Plage de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) le 23 août 2023. 30 à 35 degrés sont attendus dans le Sud-Ouest de la France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus de 30 degrés sur une large partie du pays, notamment dans le Sud-Ouest... Le mercure a grimpé dimanche à des niveaux jamais enregistrés pour le dixième mois de l'année, symbole d'un changement climatique qui multiplie les phénomènes extrêmes et tardifs.
Au plus chaud de la journée dimanche 1er octobre, une "flopée de records" ont été battus, comme par exemple 31°C à Aix-en-Provence, 31,2°C à Poitiers, 32°C à Brive, 32,5°C à Bordeaux ou 33°C à Toulouse, selon des valeurs provisoires de Météo-France.
Dans le Massif central, Aurillac a vu son record de chaleur en octobre réévalué de 4 degrés, à 31,2°C, contre 26,6°C précédemment. Et la température a atteint 34,4°C à Villefranche-de-Rouergue.
"Ce n'est même pas l'été indien, c'est encore l'été!", a résumé Olivier Proust, prévisionniste de Météo-France. "Cela rebat les cartes de la climatologie du mois d'octobre dans le Sud-Ouest."
De fait, certaines maximales ont dépassé de plus de 10 degrés les normales de saison, contraignant les populations à s'adapter.
Septembre record
À Bordeaux, les badauds recherchaient l'ombre sur les quais de la Garonne, avec des grappes de personnes assises ou allongées sur les pelouses ou se rafraîchissant sur le Miroir d'eau, une esplanade pourvue de brumisateurs.
"On dirait qu'on est en août alors qu'on est en octobre", a déclaré Lucile, une étudiante âgée de 22 ans. "Ce n'est pas normal, chaque année il fait beau de plus en plus tard."
Fortes températures au Jardin des Tuileries, à Paris, le 10 septembre. |
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Lundi 1er octobre, une nouvelle poussée du thermomètre est attendue avec 32 à 34 degrés dans le Centre et le Sud-Ouest, et localement 35 à 36 dans le Béarn, et une extension de ces températures élevées à la Bourgogne et au Grand Est. Seuls les abords de la Manche sont inférieurs à 25 degrés, selon Météo-France, qui s'attend à ce que certains records établis dimanche 1er octobre soient à nouveau battus lundi 2 octobre.
Le record national de chaleur pour un mois d'octobre, détenu par Ajaccio avec 35 degrés en 1988 et, sur le continent, par Dax avec 34,7 degrés en 1985, pourrait être effacé, peut-être même dès consolidation des valeurs de dimanche 1er octobre.
Ces températures exceptionnelles interviennent dans le sillage d'un mois de septembre record, le plus chaud jamais enregistré, poursuivant une série de presque deux ans au-dessus des normales de saison.
Une chaleur remarquable qui est conforme aux observations des climatologues selon lesquelles le changement climatique d'origine humaine augmente non seulement la sévérité des canicules mais aussi leur précocité ou leur survenue tardive.
"En octobre, on va se retrouver avec des températures de plus en plus souvent de cet acabit", confirme M. Proust.
Alerte aux baïnes
Les activités humaines doivent s'adapter à cette nouvelle donne, comme sur le littoral atlantique où la surveillance des plages, habituellement limitée aux mois d'été, est de plus en plus requise hors saison.
"C'est un gros enjeu", a déclaré Laurent Peyrondet, maire de la commune balnéaire de Lacanau (Gironde), qui dépense 600.000 euros par an pour sécuriser la baignade et va étendre la surveillance jusqu'à la Toussaint.
Indicateur thermique national en France du 1er au 28 septembre 2023 comparé aux normales pour la période 1991-2020, selon les données de Météo-France. |
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La municipalité a rouvert certains postes de secours ce week-end pour "absorber le nombre de personnes" venues "profiter d'une eau à 22 degrés et d'une température de plus de 30 degrés", explique l'élu (MoDem), jugeant "inquiétant" de voir une eau aussi chaude à cette période.
La préfecture de région en Nouvelle-Aquitaine a d'ailleurs alerté les baigneurs en raison d'un risque très élevé de baïnes, sources de courants marins dangereux sur le littoral.
Samedi 30 septembre, un touriste russe de 50 ans a été trouvé mort noyé sur une plage de Mimizan (Landes), dans une "zone sujette aux baïnes", a-t-on appris auprès des pompiers et du parquet.
La surveillance pourrait à nouveau être requise le week-end prochain : après le passage d'une perturbation atlantique mardi 3 octobre, les conditions anticycloniques devraient se réinstaller par la suite, avec "très probablement un nouveau week-end estival" les 7 et 8 octobre, selon M. Proust.
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