Séisme : les maisons en bois anciennes et accolées, la hantise de Tokyo

Des bancs publics dissimulant des équipements de secours et des citernes à chaque coin de rue. Dans un quartier de Tokyo considéré comme très à risque en cas de séisme majeur, les autorités locales multiplient les mesures préventives.

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Des maisons en bois, au nord-est de Tokyo.
 Photo : Kazuhiro Nogi/CVN

Situé dans l’est de Tokyo, la partie plus populaire de la capitale japonaise, l’arrondissement d’Arakawa compte encore de nombreuses vieilles maisons

en bois, construites à la va-vite au lendemain des dévastations de la Seconde Guerre mondiale et agglutinées les unes aux autres.

C’est une configuration urbaine proche de celle qui existait dans tout Tokyo en 1923, et qui explique le terrible bilan humain du grand tremblement de terre du Kanto le 1er septembre de cette année-là : 105.000 morts, dont environ 90% à cause d’incendies géants provoqués par le séisme et attisés par des vents violents.

La mairie de Tokyo espère totalement éliminer les quartiers à forte concentration de vieilles maisons en bois d’ici la fin des années 2040. Une tâche immense : en 2020, plus de 555.000 foyers du territoire de la métropole, soit 8% du total, résidaient encore dans des habitations ne répondant pas aux normes antisismiques de base actuelles au Japon, qui datent de 1981.

Habitants âgés

Des aides financières existent pour la remise aux normes antisismiques des maisons anciennes, ou pour encourager leur remplacement par de l’habitat neuf.

Mais à Arakawa, les autorités locales se heurtent à une série de difficultés.

Une citerne anti-incendie remplie d’eau de pluie dans une ruelle de l’arrondissement d’Arakawa, dans le nord-est de Tokyo. 
Photo : Kazuhiro Nogi/CVN

"Il arrive fréquemment que le propriétaire du terrain, celui de la maison et le locataire ne soit pas la même personne", ce qui constitue un "obstacle" pour faire avancer un projet car il faut l’accord de toutes les parties, explique Hironori Murayama, le responsable de la division de planification urbaine contre les catastrophes à la mairie de l’arrondissement.

Par ailleurs, beaucoup d’habitants de ces vieux quartiers sont âgés et nombre d’entre eux "souhaitent continuer à vivre dans une maison individuelle" jusqu’à leur décès, ajoute M. Murayama.

À un endroit, la mairie a acheté les terrains après la destruction de vieilles maisons pour élargir la rue et en faire un petit square.

Mais derrière leur apparence banale, les deux bancs publics installés sur la placette doivent aussi servir en cas de désastre. L’un est convertible en table de cuisson au feu de bois, et le socle du second contient des outils d’urgence : pelle, masse, scie, pied-de-biche, corde...

Un peu plus loin, dans une ruelle en zigzag, des réservoirs que les riverains remplissent d’eau de pluie sont postés tous les dix pas. Un système collectif de prévention du risque d’incendie qui remonte à l’ère Edo (1603-1868).

"L’association de quartier nous tient régulièrement informés de l’endroit où aller si une catastrophe se produit", témoigne Eiko Kimura, une octogénaire habitant une vieille maison en bois à Arakawa.

Mais Mme Kimura craint de ne pas être forcément "capable" de se rendre à l’école primaire du quartier - le refuge désigné en cas de catastrophe - car elle vit seule et marche difficilement.

AFP/VNA/CVN

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