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Une plateforme pétrolière dans le Golfe du Mexique en décembre 2020 |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président démocrate brise ainsi, une fois de plus, sa promesse de campagne en faveur du climat de ne pas autoriser de nouveaux forages d'énergies fossiles sur les terres de l'État fédéral.
La décision annoncée vendredi 29 septembre est aussi vivement critiquée par l'industrie des hydrocarbures, parce qu'elle concerne trois licences de forages pour la période 2025-2029, un nombre bien plus réduit que les 47 prévus pour cette période sous le président Donald Trump.
Selon le département de l'Intérieur, qui gère les terres fédérales, l'État est contraint par la législation d'ouvrir des permis d'exploitation d'hydrocarbures pour pouvoir autoriser davantage de projets éoliens.
Cette loi, l'Inflation reduction act (IRA), constitue le grand investissement voulu par le président Joe Biden dans la transition énergétique et le climat, mais il n'avait réussi à l'été 2022 à décrocher une majorité au Congrès sur ce texte qu'avec un compromis incluant cette disposition favorisant les énergies fossiles.
"L'administration Biden-Harris est déterminée à construire un futur basé sur les énergies propres et qui assure une indépendance énergétique à l'Amérique", a déclaré Deb Haaland, ministre de l'Intérieur.
Le document validé vendredi 29 septembre, "qui représente le plus faible nombre de vente de licences d'exploitation de gaz et de pétrole dans l'Histoire (dans ce cadre), permet au ministère de soutenir l'industrie éolienne en croissance", ajoute le communiqué.
Décision "décevante"
Mais ces propos n'ont pas rassuré du côté des associations de défense de l'environnement et du climat.
"Cette décision est plus que décevante", a réagi Beth Lowell de l'ONG Oceana, "au moment où les Américains font face aux impacts de la crise climatique avec des incendies plus fréquents et plus intenses, des sécheresses, des ouragans et des inondations".
"Le président Biden montre malheureusement au monde entier que ce n'est pas un problème de faire passer les pollueurs avant les vraies solutions pour le climat", a-t-elle ajouté.
"Depuis des années, les experts nous préviennent que toute nouvelle production d'énergie fossile est incompatible avec la limitation du réchauffement à 1,5°C", a déclaré Mattea Mrkusic, de l'association Evergreen Action. "Et cette semaine, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a réaffirmé que ce genre de projet d'énergies fossiles n'est pas nécessaire pour répondre à la demande en énergie", a encore dit Mattea Mrkusic.
L'American Petroleum Institute, le principal lobby pétrolier américain, a de son côté critiqué des autorisations trop "restreintes".
"Alors que le pays est assailli par l'inflation, l'administration Biden choisit de mauvaises politiques énergétiques qui ajoutent à la douleur que les Américains ressentent à la pompe", a déclaré son président Mike Sommers.
Plus tôt cette année, l'administration Biden avait interdit toute nouvelle exploitation de gaz ou de pétrole dans une immense zone du nord de l'Alaska pour répondre à "la crise climatique", cinq mois après avoir pourtant approuvé un projet d'hydrocarbures de ConocoPhillips dans ce même État, proche de l'Arctique.
Le démocrate avait mis ces licences d'exploitation sur pause au début de son mandat, mais selon des experts, sa marge de manœuvre a été limitée par les tribunaux et des décisions défavorables à sa politique climat de la part de la Cour suprême.
AFP/VNA/CVN