France
L'État français promet un demi-milliard d'euros par an à La Poste pour assurer le service universel

Moins de lettres donc plus d'aides : l'État a prévu de verser chaque année à La Poste au moins 500 millions d'euros pour compenser le déficit du service universel postal, alors que les Français utilisent neuf fois moins de "timbres rouges" qu'en 2008.

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Un bureau de La Poste à Toulouse.
hoto : AFP/VNA/CVN

La mission de "garantir un service universel postal de qualité", longtemps bénéficiaire, coûte de l'argent à La Poste depuis 2018. Face au trou, qui s'est creusé à 1,3 milliard d'euros l'an dernier, une dotation budgétaire annuelle, qui devrait varier entre "500 et 520 millions d'euros", sera versée dès 2022, a annoncé jeudi 22 juillet le gouvernement.

L'équilibre financier du service universel postal "est désormais structurellement dégradé", a justifié le gouvernement dans un communiqué publié au terme d'une réunion du comité de suivi de haut niveau du contrat d'entreprise entre l'État et La Poste, présidée par le Premier ministre Jean Castex.

L'activité du courrier traditionnel a notamment pâti de la crise sanitaire en 2020, avec une baisse de chiffre d'affaires de 13% sur un an et des volumes en recul de 18%, soit 1,6 milliard de plis en moins. La hausse de 29% des volumes du colis classique (Colissimo) n'a pas suffi à amortir cette baisse.

En 2020, chaque ménage a envoyé en moyenne cinq courriers J+1, les "timbres rouges", contre 45 en 2008, a illustré l'ancien député du Lot Jean Launay dans un rapport remis en mai, qui proposait notamment de taxer les opérateurs de télécommunications et de piocher dans le budget de l'État pour combler le déficit du service universel.

Car le déficit sur ces prestations de base imposées par la loi, comme la levée et la distribution du courrier six jours sur sept, menace de peser sur les autres activités du groupe, soumises à la concurrence, notamment logistiques et bancaires.

La dotation envisagée doit encore être "déclarée compatible par la Commission européenne", précise le communiqué.

Service "à deux vitesses"

Le groupe La Poste a salué dans une déclaration une "décision importante" qui va lui permette de "poursuivre et d'amplifier son effort de transformation".

Le gouvernement a également annoncé son soutien aux "évolutions du service universel postal préconisées par Jean Launay" pour 2023, notamment une gamme "centrée sur une offre à J+3" au lieu de J+2. Cette politique doit être élaborée "d'ici la fin de l'année 2022", avant le nouveau contrat d'entreprise qui doit être signé avec l'État pour 2023-2028, afin de faire des économies.

Ces orientations risquent de se traduire par "des pertes d'emplois" à la fois sur les plateformes d'acheminement du courrier comme chez les postiers, s'est inquiétée auprès de l'AFP Marie Vairon, secrétaire fédérale de SUD-PTT, présente à la réunion.

L'abandon de la distribution du courrier en deux jours, combiné à la hausse du prix du timbre, va aussi "créer un service à deux vitesses", estime-t-elle.

Par ailleurs, le gouvernement s'est dit "prêt à maintenir" la dotation de 174 millions d'euros pour la mission d'aménagement du territoire de La Poste mais souhaite que la négociation du prochain contrat pour la période 2023-2025 débute "dès les prochaines semaines".

AFP/VNA/CVN

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