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Circulation et embouteillages sur le périphérique parisien en novembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des mesures pour agir notamment sur le transport routier, principal facteur des ces deux types de nuisances, seraient en effet "rentables au regard de leurs bénéfices simultanés sur l'exposition au bruit et à la pollution de l'air", selon l'étude du Conseil national du bruit et de l'Ademe (Agence de la transition écologique) publiée jeudi 22 juillet.
Car le bruit constitue, d'après l'OMS, le deuxième facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe, juste derrière la pollution de l'air, responsable par exemple de 40.000 décès prématurés par an en France.
Ainsi, réduire la vitesse de circulation de 10 km/h sur les voies rapides en zone urbaine agirait à la fois sur le bruit et les émissions et aurait "un ratio annuel bénéfices/coûts égal à 685", selon les auteurs. Ils plaident également pour le développement des "zones à faible émission" (bénéfice/coût de 13), prévu dans la nouvelle loi climat, ou d'une charte "chantier propre" pour le BTP (bénéfice/coût de 3).
L'étude cherche à estimer globalement le coût des effets de l'exposition au bruit : coûts sanitaires marchands (maladies, accidents professionnels, hospitalisations...) ou non-marchands (pertes d'années de vie en bonne santé, difficultés d'apprentissage...), mais aussi coûts non-sanitaires comme la perte de productivité dans l'économie ou la dépréciation de biens immobiliers trop exposés au bruit.
Soit un total de quelque 155,7 milliards d'euros par an, selon le rapport.
Selon l'étude, la grande majorité de ce "coût social" est liée aux transports, pour plus de 106 milliards d’euros, soit 68% du total. Et tout d'abord au transport routier (52%), puis aérien (9%) et ferroviaire (7%). Viennent ensuite les bruits du voisinage, causés par les particuliers (11%) ou les chantiers et autres activités (5%), et ceux liés au travail ou à la vie scolaire (14%).
Ce sont les coûts non-marchands qui sont les plus lourds, selon cette estimation, pour un montant de 134,3 milliards d'euros, soit 86% du total. Sur les 21,4 milliards de coûts marchands restants, une petite minorité, évaluée à 1,2 milliard, est directement supportée par l'assurance maladie, et le reste est constitué des effets économiques induits.
En 2016, une précédente étude des mêmes organismes avait évalué à 57 milliards d'euros par an ce "coût social" du bruit. Selon les auteurs, la forte augmentation s'explique notamment par une meilleure cartographie des populations exposées, une mise à jour des méthodologies et secteurs évalués, prenant par exemple en compte de nouvelles recommandations de l'OMS.
AFP/VNA/CVN