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Manifestation contre les restrictions anti-COVID-19 imposées au secteur de la restauration en Espagne, le 22 septembre à Malaga. |
Signe de la gravité de la crise induite par la pandémie de COVID-19 dans l'un des pays européens les plus touchés, le gouvernement de gauche de Pedro Sanchez a annoncé mardi 6 octobre que le PIB espagnol devrait chuter de 11,2% cette année, deux points de plus que prévu en mai.
Le chômage grimpera, lui, à 17,1%, tout comme le déficit public qui devrait atteindre 11,3% cette année. La dette publique a déjà dépassé les 110% du PIB au deuxième trimestre.
Dans ce contexte de sombres prévisions pour la quatrième économie de la zone euro, déjà en récession, Pedro Sanchez doit présenter à 11h00 (09h00 GMT) les grandes lignes de son "Plan de relance et de résilience".
Un paquet d'investissements publics financés essentiellement grâce aux 140 milliards d'euros revenant à l'Espagne dans le cadre du plan européen de relance approuvé cet été et composés pour moitié de prêts et de subventions.
"Énorme opportunité"
Un magasin fermé dans le centre de Barcelone, le 12 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le virus existe et notre obligation est de le combattre de toutes nos forces, et ensuite, (…) de canaliser ces forces pour en faire un accélérateur historique pour transformer notre pays. Nous ne pouvons pas perdre cette énorme opportunité", a dit le socialiste début septembre.
Minoritaire au parlement, le gouvernement de M. Sanchez presse depuis des semaines ses alliés potentiels d'apporter leur soutien au budget de l'État dont l'adoption est, selon lui, indispensable pour pouvoir lancer les investissements du plan de relance.
Le plan espagnol comprendra plusieurs grands axes correspondant en partie aux demandes de Bruxelles : transformation écologique et numérique, cohésion sociale et territoriale, c'est à dire lutte contre la pauvreté et soutien aux zones rurales, et égalité hommes-femmes sur le marché du travail.
Le but est de renforcer une croissance économique qui devrait être d'au moins 7,2% en 2021, alors que "la reprise est déjà en marche", a assuré mardi 6 octobre la ministre de l'Économie, Nadia Calviño.
Ce plan de relance devrait ainsi apporter, selon Mme Calviño, deux ou trois points de croissance supplémentaires du PIB qui pourrait progresser dans le meilleur des cas de près de 10% l'an prochain.
Des affirmations optimistes dans un pays où le gouvernement débourse depuis avril 4 milliards par mois pour financer un plan massif de chômage partiel afin de tenter d'éviter les licenciements, et où les secteurs les plus touchés sont le tourisme et l'hôtellerie, moteurs de l'économie représentant ensemble 18% du PIB.
La reprise y est de surcroît minée par la deuxième vague de la pandémie, qui touche particulièrement l'Espagne et a obligé le gouvernement à imposer un bouclage partiel de Madrid depuis vendredi 2 octobre.
AFP/VNA/CVN