Les Vénézuéliens retournent aux urnes après des mois de protestations

Lassés par une crise économique sans fin, les Vénézuéliens élisent dimanche 15 octobre les gouverneurs régionaux, un scrutin test pour le gouvernement et l'opposition, qui mesurent leurs forces dans les urnes après des mois de manifestations violentes.

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Élection régionale au Venezuela.

Quelque 18 millions d'électeurs sont appelés à voter dans plus de 13.000 bureaux de vote à travers ce pays pétrolier qui ouvriront à partir de 06h00 heure locale (10h00 GMT). Il s'agit de désigner ceux ou celles qui dirigeront les 23 États vénézuéliens pour les quatre prochaines années.

C'est le premier duel électoral, avec un an de retard, depuis la large victoire de la coalition d'opposition de la Table de l'unité démocratique (MUD) lors des législatives de décembre 2015. Le vote intervient alors qu'un calme surprenant règne au Venezuela depuis deux mois, après la vague de manifestations souvent violentes qui a submergé le pays d'avril à juin, faisant 125 morts. À l'appel de l'opposition, les protestataires exigeaient le départ du président Maduro mais ils n'ont finalement rien obtenu.

Après avoir boycotté l'élection des membres de l'Assemblée constituante, les anti-Maduro ont revu leur stratégie et appellent la population à voter. Nicolas Maduro a d'ores et déjà prévenu que les futurs gouverneurs élus devront "prêter serment et se soumettre" à l'Assemblée constituante, faute de quoi ils seront destitués. Ce qui laisse entrevoir un nouveau bras de fer dès lundi 16 octobre, l'opposition ayant rejeté cette exigence. "Je suis motivée pour aller voter, car la situation est grave. Il faut se battre pour manger. Tu peux dépenser un demi-salaire pour un repas", déclare à l'AFP Teresa Paredes, 55 ans.

Le camp du président Maduro détient 20 des 23 États au Venezuela, les trois gouverneurs restants étant membres de la coalition d'opposition. Les instituts de sondage anticipent 11 à 18 gouverneurs pour le camp anti-Maduro. Le taux de participation sera décisif, une abstention élevée jouant en faveur du gouvernement, estiment les analystes.

Nombre de Vénézuéliens n'ont plus d'espoir dans la capacité des hommes politiques à sortir le pays de la crise. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit un effondrement du PIB de 12% en 2017 et une inflation de 652,7%.


AFP/VNA/CVN

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