Craintes des grandes puissances sur l'avenir de l'accord nucléaire

Les pays signataires de l'accord international qui vise à empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique ont fait état de leurs inquiétudes après la menace vendredi 13 octobre du président américain Donald Trump d'y mettre fin "à tout moment".

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Les représentants de l'Iran et des cinq membres du conseil de sécurité de l'ONU lors de l'annonce de l'accord sur le nucléaire iranien, le 2 avril 2015 à Lausanne.
Photo : AFP/VNA/CVN

S'il a prononcé un réquisitoire enflammé contre ce texte emblématique, "le pire" jamais négocié par les États-Unis, le président américain a assuré que son pays ne s'en retirerait pas pour l'instant.

Mais dans une allocution extrêmement virulente à l'encontre du régime iranien qualifié de "dictatorial", il a précisé qu'il ne "certifierait" pas le fait que Téhéran respecte ses engagements, en dépit des assurances en ce sens de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) --dont le patron Yukiya Amano a aussitôt réaffirmé que l'Iran faisait l'objet "du régime de vérification nucléaire le plus solide au monde".

Le discours de Donald Trump a provoqué une forte réaction de Téhéran. Les États-Unis sont "plus seuls que jamais contre le peuple iranien", a lancé le président iranien Hassan Rohani.

Carte de l'Iran et de ses installations nucléaires et caractéristiques de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
Photo : AFP/VNA/CVN

Moscou a dénoncé la stratégie de M. Trump, très isolé sur ce dossier. La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a mis en garde contre la tentation de "démanteler un accord qui fonctionne et tient ses promesses".

Dans un communiqué diplomatique mais ferme, la Première ministre britannique Theresa May, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont souligné qu'ils restaient "engagés" dans l'accord, appelant à sa "pleine application par toutes les parties".

Et M. Macron est allé jusqu'à s'entretenir avec M. Rohani au téléphone, pour l'assurer de "l'attachement de la France" à l'accord de 2015 et "envisager" de se rendre à Téhéran.

Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson s'est néanmoins voulu rassurant. "Je m'attends à ce que nos alliés et amis en Europe et dans la région soutiennent fermement nos efforts pour faire face aux menaces iraniennes", a-t-il dit.

"Quel est le sens d'un accord qui ne fait que retarder la capacité nucléaire" de l'Iran "pour une courte période ?", s'est interrogé M. Trump, soulignant qu'il souhaitait en particulier supprimer les échéances en vertu desquelles certaines restrictions au programme nucléaire pourraient être levées progressivement après 2025.

AFP/VNA/CVN

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