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Le parlement suisse, le 25 septembre à Berne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des bureaux de vote ont ouvert dès samedi 19 octobre dans certaines communes, au terme d'une campagne largement marquée par la question du changement climatique, sujet en tête des préoccupations des Suisses au côté des primes de l'assurance-maladie.
La problématique migratoire, centrale lors des élections de 2015, n'a guère été débattue, mais l'UDC (Union démocratique du centre - droite populiste), parti anti-immigration, devrait rester la première force politique du pays. "La force de l'UDC est surtout due à la capacité de ce parti d'avoir construit une offre politique à long terme et à un électorat loyal", a expliqué le politologue Oscar Mazzoleni.
Le scrutin législatif et sénatorial s'achève dimanche 20 octobre en milieu de journée, mais les jeux sont presque déjà faits, car l'immense majorité des 5,5 millions d'électeurs inscrits a voté par correspondance.
Les premières projections nationales ne sont toutefois pas attendues avant le début de soirée, compte tenu d'un scrutin de liste avec panachage dont le dépouillement est complexe.
Ce n'est que le 11 décembre que les élus désigneront les sept ministres du gouvernement, dont les portefeuilles seront répartis entre tous les grands partis.
"Formule magique"
Une femme vote à Lausanne, le 29 septembre en Suisse. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les 200 conseillers nationaux (Chambre basse) sont élus à la proportionnelle, tandis que les 46 conseillers aux États (Chambre haute) sont désignés selon un système majoritaire à deux tours.
La stabilité traditionnelle de l'échiquier politique suisse limite les surprises et démobilise les électeurs.
Moins d'un Suisse sur deux participe habituellement à ces élections parlementaires organisées tous les quatre ans et chez les 18-24 ans, la proportion tombe à environ un sur trois, selon le centre national en sciences sociales FORS.
En 2015, le taux de participation des Suisses avait été de 48,5%.
Depuis 1959, les principaux partis du pays - UDC (Union démocratique du centre, droite populiste), parti socialiste (PS), PLR (parti des libéraux radicaux, droite libérale) et le PDC (parti démocrate-chrétien, centre) - se partagent les postes du gouvernement selon le système dit de la "formule magique".
Le sondage commandé par la radio et télévision publique suisse RTS auprès de l'institut Sotomo, qui porte sur les intentions de vote à la Chambre basse, s'attend toutefois à un effritement des quatre grands partis. Il situe l'UDC à 27,3% (en repli de -2,1% par rapport au poids électoral de 2015), le PS à 18,2% (-0,6%), le PLR à 15,2% (-1,2%) et le PDC à 10,6% (-1%).
Alors que l'UDC est en constante progression depuis les années 1990, même "une perte de 2-3% serait un échec" dans un pays où la force des partis n'évolue guère, a estimé Oscar Mazzoleni.
L'institut Sotomo s'attend en revanche à une "vague verte" : les Verts (gauche) se dirigeraient vers un taux record, avec 10,7% des intentions de vote (+3,6%), tout comme les Vert'libéraux (droite) à 7,3% (+2,7%).
Étant donné que les deux partis écologiques se positionnent différemment sur le spectre politique, il n'est toutefois pas sûr qu'ils s'allient en décembre lors de l'élection des ministres.
AFP/VNA/CVN