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Le co-fondateur du Web Summit Paddy Cosgrave lors de la cérémonie de clôture de l'évènement, le 9 novembre à Lisbonne |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous avons bâti cette année notre première usine commerciale, capable de capturer jusqu'à 1.000 tonnes de CO2 par an. Ce n'est encore rien face aux enjeux du changement climatique, qui se mesure en gigatonnes, mais nous sommes prêts à relever le défi de monter en échelle", a assuré Christoph Gebald, directeur de la société Climeworks basée en Suisse.
Climeworks, issue de l'École polytechnique fédérale de Zurich (ETH), a développé des aspirateurs qui collectent le CO2 dans l'air ambiant et non aux sources d'émission comme les cheminées d'usine.
Ses modules, qui évoquent des climatiseurs sur les toits des immeubles mais de la taille d'une voiture, ont été installés sur le toit d'un incinérateur de déchets à Hinwil, dans le canton de Zurich. Le CO2 collecté est ensuite revendu à une entreprise agricole, qui le réinjecte dans ses serres afin d'accélérer le processus de photosynthèse.
Climeworks était l'une des entreprises présente au rendez-vous annuel des start-ups et d'investisseurs qu'est le Web Summit. Le "Davos des geeks" avait pour la première fois fait de l'environnement une de ses thématiques, alors que la Conférence annuelle de l'ONU sur le climat, s'ouvrait en Allemagne pour tenter d'avancer sur une mise en oeuvre de l'accord de Paris conclu en 2015.
''Assez de carbone pour tous''
Présentée comme une des solutions les plus efficaces pour réduire les émissions de CO2 des centrales à charbon et des sites industriels, la capture et le stockage de carbone restent très limités, car cette technologie demeure coûteuse.
"Pour l'heure, nous ne sommes que cinq entreprises dans notre domaine. Nous travaillons dans une logique de collaboration plutôt que de concurrence, car il y a assez de carbone pour tous", explique M. Gebald, qui a fondé la start-up Climeworks il y a huit ans.
Créée en 2005 dans une cave en Nouvelle-Zélande, LanzaTech compte également commencer à gagner de l'argent grâce à une technologie qui permet de "prendre de la pollution pour faire de nouveaux produits avec", a expliqué sa directrice environnementale, Freya Burton.
"Nous sommes en train de construire nos deux premiers sites commerciaux, un en Chine et un autre en Belgique", où les émissions de CO2 des usines sidérurgiques seront transformés en carburant par un processus de fermentation provoqué par une bactérie, a-t-elle précisé.
"Nos produits auront un coût équivalent à celui des carburants alternatifs les moins chers déjà sur le marché", a assuré Mme Burton.