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COP26
Les "promesses creuses" dénoncées dans un monde d'énergies fossiles

Dans la dernière ligne droite de la cruciale conférence sur le climat de Glasgow, le secrétaire général de l'ONU a dénoncé jeudi 11 novembre les promesses "qui sonnent creux" dans un monde toujours dépendant des énergies fossiles, malgré quelques signes encourageants.

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Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors de la session plénière de la COP26, le 11 novembre à Glasgow, en Ecosse.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les promesses sonnent creux quand l'industrie des énergies fossiles continue de recevoir des milliers de milliards de subventions (...) ou quand des pays continuent à construire des centrales à charbon", a lancé Antonio Guterres, reconnaissant malgré tout des "annonces encourageantes" depuis le début de la COP26 le 31 octobre.

Une vingtaine de pays se sont notamment engagés à mettre un terme d'ici fin 2022 au financement de projets d'énergies fossiles à l'étranger, une quarantaine de nations ont publié une déclaration de transition du charbon vers l'énergie propre, et jeudi 11 novembre, quelques pays ont lancé une coalition pour sortir du pétrole et du gaz. Des avancées saluées par de nombreuses ONG.

Une vue générale de locaux de la COP26 à Glasgow le 11 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette question des énergies fossiles est un des points litigieux de la première version de la décision finale préparée par la présidence britannique de la COP26, qui encourage à "accélérer la sortie du charbon et des financements des énergies fossiles".

Une mention des énergies fossiles à laquelle tiennent certaines parties, notamment l'UE, mais qui risque de ne pas être acceptable pour des pays producteurs.

Le reste de ce projet de texte ne fait pas l'unanimité, loin de là, et les négociateurs des quelque 200 pays ont encore du pain sur la planche jusqu'à vendredi 12 novembre 18h, voire au-delà.

"Nous avons toujours un défi immense devant nous", a reconnu le président de la COP26 Alok Sharma. "Je suis inquiet du nombre de problèmes qui persistent sur les questions de finance à la veille de la fin prévue", a-t-il ajouté, appelant à la fois à l'"ambition" et aux "compromis".

"Comme je l'ai dit hier, le monde nous regarde et voudrait nous voir travailler ensemble et parvenir à un consensus. Et nous ne pouvons pas le laisser tomber".

L'accord de Paris vise à limiter la hausse de la température "bien en deçà" de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C. Mais malgré les nouveaux engagements à l'échéance 2030 annoncés juste avant et depuis le début de la COP, le monde se dirige toujours vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C, selon l'ONU.

Et à condition que tous ces engagements deviennent réalité. "L'humanité ne sera pas sauvée par des promesses", a souligné la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate, doutant de la sincérité de ces promesses. "Nous ne vous croyons pas", a-t-elle lancé devant les délégations.

"Faire leurs devoirs"

Pour espérer ne pas dépasser +1,5°C, il faudrait réduire les émissions de 45% d'ici 2030. Mais le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec) en août alertait contre le risque d'atteindre ce plafond déjà autour de 2030, dix ans plus tôt qu'estimé précédemment. Une perspective sombre alors que chaque dixième de degré en plus apporte son lot de catastrophes supplémentaires.

Le projet de texte de la présidence britannique insiste bien sur la nécessité de renforcer l'ambition pour respecter l'accord de Paris et demande aux pays qui ne l'ont pas fait de soumettre de nouveaux engagements renforcés en 2022.

Mais les pays pauvres ont dénoncé un texte selon eux déséquilibré, estimant que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte, notamment en matière d'aide financière.

Au coeur de cette question explosive, la promesse non tenue des pays riches de porter à 100 milliards d’USD par an à partir de 2020 leur aide aux pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Certains pays du Sud dénoncent aussi les exigences du monde développé, responsable du réchauffement de la planète, envers le monde en développement, en première ligne face à ses impacts.

"Nous n'avons pas la même responsabilité (...). Ils devraient prendre l'initiative et faire leurs devoirs", a ainsi plaidé jeudi 11 novembre le Bolivien Diego Pacheco au nom du groupe LMDC qui représente des pays en développement et émergents, dont la Chine.

Au milieu de tous ces obstacles sur la route d'un succès d'une COP cruciale pour tenter de garder "vivant" l'objectif de +1,5°C, l'annonce surprise mercredi par les États-Unis et la Chine d'un accord pour renforcer leur action climatique a apporté une lueur d'espoir.

"Cela aide à créer une meilleure atmosphère", a déclaré le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. "Mais nous avons encore énormément de travail à faire".

Quels que soient les résultats de cette COP, la responsabilité de reprendre le flambeau a été formellement attribuée jeudi 11 novembre à l'Égypte pour la COP27 en 2022 et aux Emirats arabes unis pour la COP28 en 2023.


AFP/VNA/CVN

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