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Des clients attablés à l'extérieur d'un restaurant à Londres, le 15 décembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À 1,3%, le Produit intérieur brut (PIB) marque ainsi un coup de frein par rapport au deuxième trimestre quand il avait rebondi de 5,5% grâce à une levée progressive à partir de mars d'un confinement de plusieurs mois.
Il reste 2,1% en dessous de son niveau de fin 2019, avant la pandémie, relève jeudi 11 novembre l'Office national des statistiques dans un communiqué.
En pleine saison estivale, les principaux secteurs ayant contribué à cette croissance ont été l'hôtellerie-restauration, l'art et les divertissements ou encore les services de santé, avec une vigoureuse consommation des ménages.
Mais les entreprises se sont montrées plus prudentes face à des nuages qui s'accumulent à l'horizon et "l'investissement des entreprises est resté bien en deçà d'avant la pandémie pendant les trois mois terminés en septembre" commente Grant Fitzner, de l'ONS, sur Twitter.
"Le déficit commercial s'est par ailleurs creusé car les exportations de bien vers des pays hors de l'UE ont reculé tandis que les importations, particulièrement de carburant, de pays hors de l'UE ont augmenté", précise-t-il.
L'ONS observe aussi une baisse des inventaires, "reflétant probablement certaines des difficultés dans les chaines d'approvisionnement".
L'économie du Royaume-Uni s'est même contractée de 0,2% en juillet (chiffre révisé) avant de rebondir en août et septembre (+0,6% pour ce mois).
Dynamique qui s'évente
"L'économie continue à se remettre du COVID et grâce à des programmes comme le chômage partiel", mesure mise en place face à la pandémie et qui s'est achevée fin septembre, "le taux de chômage chute depuis 8 mois et nous prévoyons d'être le pays du G7 à la plus forte croissance cette année" s'est félicité le ministre de l'économie Rishi Sunak. ll admet toutefois que "nous avons encore des difficultés à surmonter".
La progression du PIB britannique est inférieure à celle de la France au troisième trimestre (3%), de l'Allemagne ou de l'Italie.
L'ONS fait par ailleurs valoir que les États-Unis sont la seule économie du G7 à avoir retrouvé un PIB au niveau d'avant la pandémie.
"Il est encourageant de voir que l'économie a gardé du dynamisme en septembre mais on ne peut nier que ce fut un trimestre difficile pour les entreprises, avec les contraintes sur l'approvisionnement", relève Alpesh Paleja, économiste du CBI, la principale organisation patronale. "La combinaison de cas de COVID en hausse et de pénuries de matériaux, composants et travailleurs a fortement pesé sur la croissance", ajoute-t-il.
Au 4e trimestre, l'activité du Royaume-Uni fait face à de multiples défis : la fin du programme de chômage partiel, les pénuries qui se sont aggravées notamment celles de carburants fin septembre qui ont perturbé certains secteurs.
Le pays est en proie à un manque de conducteurs de camions, évalué à 100.000 personnes, qui a des retombées dans de multiples secteurs de l'économie.
Si le phénomène se retrouve partout en Europe, il est aggravé au Royaume-Uni par le Brexit, qui complique l'arrivée de travailleurs européens alors que ces derniers formaient de larges contingents de routiers avant la sortie de l'UE.
Les problèmes d'approvisionnement se poursuivent et l'inflation accélère fortement : la banque d'Angleterre (BoE) l'anticipe à 4,5% en novembre, plus du double de son objectif, et une hausse des taux d'intérêt est possible à court terme.
Sans omettre un niveau de cas de COVID-19 toujours très élevé, à quelque 40.000 cas en moyenne par jour.
La maison de recherche Capital Economics s'attend à que ces facteurs fassent "s'éventer" la croissance dans les mois à venir, et doute donc d'un relèvement des taux d'intérêt par la BoE "au-delà de 0,50% l'an prochain".