>>Biden piégé par une poussée d’inflation aux États-Unis
>>Wall Street marque le pas après une série de records
>>Wall Street finit en ordre dispersé, mais Nasdaq et S&P signent un nouveau record
Un opérateur au New York Stock Exchange. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Dow Jones a conclu en baisse de 0,66% à 36.079,94 points, l’indice Nasdaq, sous influence technologique, a cédé 1,66% à 15.622,70 points, et l’indice élargi S&P 500, 0,82% à 4.646,71 points.
"C’est l’inflation", a dit Maris Ogg, gérante de portefeuille à Tower Brigde Advisors, pour expliquer cette séance dans le rouge, la deuxième de suite.
Le ministère américain du Travail a annoncé que l’inflation avait accéléré à 6,2% sur un an en octobre, contre 5,9% attendu. C’est la vitesse de progression des prix la plus élevée depuis novembre 1990. Sur un mois, les prix ont aussi reçu un bon coup de fouet, gagnant 0,9% par rapport à septembre.
"Plus l’inflation galope, plus les gens pensent que (le président de la Réserve fédérale Jerome) Powell va accélérer le programme" de normalisation de la politique monétaire américaine, voire relever les taux, a souligné Maris Ogg.
Pour autant, "si les gens étaient vraiment inquiets, le marché aurait chuté davantage" a fait valoir la gérante.
Signe que les opérateurs sont encore loin de la panique, le taux des emprunts d’État à dix ans, même s’il s’est tendu de plus de 12 points de base (0,12 point de pourcentage), reste à un niveau très faible, à 1,56%.
"Tant que le taux ne s’approche pas de 2% (seuil plus dépassé depuis août 2019), le marché obligataire ne vous dit pas qu’il va y avoir de l’inflation", a insisté Maris Ogg.
Au rang des valeurs, la journée aura été marquée par le tour de force du fabriquant de véhicules électriques Rivian, qui a triomphé pour sa première journée de cotation, clôturant sur une capitalisation boursière d’environ 100 milliards d’USD.
Ce constructeur qui n’a livré jusqu’ici qu’une poignée de pick-ups vaut désormais nettement plus que General Motors (86 milliards) et Ford (77), propulsé par la fièvre qui agite actuellement les investisseurs dès qu’il est question de voiture électrique.
Bien que le constructeur soit actionnaire de Rivian à hauteur de 12%, l’action Ford n’a pas profité de cette arrivée triomphale à la Bourse électronique Nasdaq, perdant 3,78%. Il faut dire que Ford a lui-même de grandes ambitions dans l’électrique, et va lancer, en 2022, une version dédiée de son célèbre pick-up F-150.
Journée difficile aussi pour un autre constructeur tout électrique, Lucid (-9,00%), tandis que la référence du secteur, Tesla (+4,34%), s’est tiré du marasme à la faveur d’un rebond, après deux séances catastrophiques.
Le fabricant de microprocesseurs Nvidia a souffert (-3,91%). Son PDG, Jensen Huang, a indiqué mercredi s’attendre à ce que la demande de semi-conducteurs continue à dépasser "largement" l’offre l’an prochain.
"Nous n’avons pas de recette miracle" pour y remédier, a-t-il expliqué dans un entretien à Yahoo Finance Live.
Nvidia a emmené dans son sillage ses concurrents AMD (-6,08%) et Intel (-0,86%).
Mastercard a profité (+3,86%) de l’extension de son programme d’achats à crédit en ligne, le "BNPL" (Buy Now Pay Later) très en vogue en ce moment, à plusieurs grands groupes, notamment American Airlines.
Ailleurs dans les échanges, DoorDash (+11,58%) s’est envolé après l’annonce, mardi 9 novembre après Bourse, de l’acquisition, pour 7 milliards d’euros, du Finlandais Wolt Enterprises OY, qui donne à la plateforme de livraison de repas une implantation en Europe.
Au troisième trimestre, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires en hausse marquée sur un an (+45%) mais qui s’essouffle par rapport au trimestre précédent (+3%).
Les résultats de la chaîne de restauration rapide Wendy’s (-7,12%) sont restés sur l’estomac des investisseurs. Les marges du groupe sont sous pression du fait de l’augmentation du coût de la main d’œuvre et des matières premières, mais aussi d’une moindre fréquentation de ses établissements.
AFP/VNA/CVN