Lào Cai
Les pousses de bambou contribuent au refus de la pauvreté

Le district de Van Bàn est la terre de plusieurs espèces de bambous cultivées pour leurs jeunes pousses comestibles. Ces dernières années, les habitants locaux ont bien augmenté leurs superficies de culture et les pousses de bambou de l’espèce "măng sặt" les ont aidé à sortir de la pauvreté.

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Măng sặt est une variété de pousse de bambou, souvent avec une très petite tige, juste un peu plus grand qu’une paire de baguettes.

Comme chaque année, durant le mois de mars lunaire, lorsque le temps se réchauffe, de nombreuses familles de la commune de Nâm Xe, district de Van Bàn dans la province montagneuse de Lào Cai au Nord, commencent à récolter les măng sặt.
Le măng sặt est une espèce de bambou cultivée pour ses pousses comestibles, souvent avec une très petite tige, juste un peu plus grande qu'une paire de baguettes. L’extérieur ressemble à une coquille rugueuse de couleur bronzée dorée et l’intérieur, une fois épluchée, est d’une couleur blanche éclatante. C’est cette partie qui sera utilisée pour la confection de divers plats.

Les măng sặt poussent du premier mois à la fin du troisième mois lunaire, mais la période allant de la seconde moitié du mois de février au début du mois de mars (lunaire) est la saison de récolte la plus importante. C’est aussi le moment où les pousses de bambou sont les meilleures.
"Ma famille cultive des pousses de bambou depuis 2001. Au départ, nous ne cultivions que quelques pousses mais ensuite les pousses se sont multipliées naturellement rapidement. Pendant la saison des récoltes, nous cueillons chaque jour environ 10 kg", confie Phùng Thi Mùi, domiciliée dans la commune de Nâm Xe.
Un bon climat et une bonne terre
pour les măng sặt

Les măng sặt sont parfaitement adaptés à la terre et au climat de certaines localités du district de Van Bàn. Auparavant, ces bambous poussaient naturellement dans les forêts mais, ces derniers temps, de nombreuses familles se sont lancées dans cette culture car le revenu est important et le suivi reste assez simple.

Les măng sặt contribuent pour une part significative au refus de la pauvreté dans le district de Van Bàn.

Nâm Xé est l'une des trois communes du district de Van Bàn ayant aujourd’hui une grande superficie de culture de măng sặt. Actuellement, parmi les 200 ha de plantation dans tout le district, Nâm Xe contribue à hauteur d’environ 30 ha et les plantations ont tendance à s’élargir. Normalement, un kilo se vend au prix de 30.000 à 40.000 dôngs. Ainsi, un hectare rapporte aux cultivateurs de quelques 30 à 40 millions de dôngs par an. "À la saison des récoltes, le revenu provenant de la vente de pousses de bambou s’élève à près de 15 millions de dôngs/mois. Notre vie s'est nettement améliorée grâce à la culture des pousses de bambou", révèle Triệu Tòn Nhất, domicilié dans la commune de Nâm Xe, district de Van Bàn.
Un projet australien
en faveur de la culture

Le district de Van Bàn a une population de près de 90.000 habitants dont la majorité (85%) proviennent de 13 groupes ethniques. Depuis quelques années, Van Bàn est l'un des cinq districts qui bénéficient des assistances du
programme GREAT (Gender Responsive Equitable Agriculture and Tourism en anglais) dans la province de Lào Cai. Les autres localités sont Bac Hà, Sa Pa, Bat Xat et Muong Khuong.
Financé par le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce d’un fonds de 33,7 millions d’AUD (environ 24,8 millions d’USD), le GREAT a été mis en œuvre de 2017 à 2021 dans les provinces de Son La et Lào Cai afin de créer des opportunités pour les femmes dans l’agriculture et le tourisme. Il prétend d’augmenter le revenu de plus de 40.000 femmes et les aider à rehausser leur confiance ainsi que leur importance dans la famille, la communauté et la société.
Pour Van Bàn, les activités de GREAT dans l'agriculture et dans le tourisme sont axées sur l'amélioration de la participation des groupes minoritaires ethniques au développement économique. "Valoriser les droits économiques des femmes de minorités ethniques constitue l’objectif principal du programme GREAT financé par la partie australienne", a fait savoir Lê Anh Tuân, conseiller des affaires agricoles de ce programme au Vietnam.
Concernant la plantation des măng sặt à Van Bàn, l'intervention australienne vise à étendre les superficies, connecter directement les producteurs aux acheteurs, aider la localité à créer des établissements de transformation, améliorer la capacité des agriculteurs dans toute la production biologique. Sans compter d’aider les autorités locales à perfectionner les politiques et les réglementations concernées.
"Le programme GREAT a organisé des formations sur la plantation, la récolte et la préservation après récolte des pousses de bambou. En particulier, ce programme sert de pont reliant les entreprises et les cultivateurs pour bien garantir la vente des produits. Actuellement, au total, 330 familles participent à la plantation", révèle Pham Ngoc Oanh, chef adjoint du Comité de gestion de la Réserve naturelle Hoàng Liên-Van Bàn, unité qui se charge de la gestion des plantations des măng sặt.
Traitement des măng sặt à la coopérative agrico-sylvicole Thuy Son, district de Van Bàn.

À l’heure actuelle, la coopérative des produits agricoles et sylvicoles Thuy Son achètent des pousses de bambou à Van Bàn, avec une quantité de 2.000 à 3.000 tonnes de toutes variétés, dont plus de 200 tonnes de mang sat. Elle a créé des emplois pour les femmes ethniques locales et ce sont elles qui contribuent pour une part significative au refus de la pauvreté de leur famille. "GREAT est un programme indispensable qui s’adresse directement aux habitants locaux, surtout aux minorités ethniques. Notre coopérative a aussi reçu des aides financières accordées par lui afin d’installer des machines appropriées destinées à la transformation des pousses de bambou", affirme Bùi Van Hùng, directeur de ladite coopérative.
Le district de Van Bàn a pour ambition d’avoir à l’horizon de 2025, 1.000 ha de pousses de bambou qui donneront une production de quelques 3.000 tonnes (la valeur du revenu est estimée à environ 80 à 100 millions de dôngs/ha). Espérons que les pousses de bambou continueront à aider les habitants locaux à sortir de la pauvreté et contribuera également à apporter une nouvelle physionomie à ce district montagneux du Nord.


Texte et photos : Phuong Mai/CVN


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