Les "portes carrées" de Hanoi

Thang Long - ancien nom de Hanoi, était entourée d’une muraille en terre sur laquelle s’ouvraient des portes carrées. C’est par ces portes que se faisaient les entrées et les sorties de la capitale. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’une.

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Selon les annales, sous le règne du roi Lê Hiên Tông (1740-1786), Thang Long, la capitale, comptait jusqu’à seize portes carrées qui faisaient l’objet d’une haute surveillance. Elles étaient ouvertes le jour et fermées la nuit. Les gardes effectuaient des patrouilles régulières pour prévenir la criminalité et les incendies. Au début du XXe siècle, il n'en restait plus que cinq : ô Câu Giây, ô Câu Dên, ô Cho Dua, ô Dông Mac et ô Quan Chuong, ô signifiant "carré".

Aujourd’hui, seule ô Quan Chuong a survécu en tant que "porte carrée", dans le propre sens du terme. Les quatre autres portes ont disparu, mais leurs noms sont restés et ont été donnés à l’arrondissement de Câu Giây et aux quartiers de Câu Dên, Cho Dua, Dông Mac.

La porte de Quan Chuong.

La porte de Quan Chuong, qui se situe aujourd’hui sur la rue Hàng Chiêu, dans l’arrondissement de Hoàn Kiêm, au cœur de Hanoï, avait été percée sur la muraille Est de l’ancienne capitale, Thang Long. Couvertes de mousse, la porte et une partie de la muraille ont survécu aux affres du temps. Sur la porte, il y a un panneau indiquant "porte de Dông Hà", Dông Hà étant sa vraie dénomination. Ce sont les habitants qui ont préféré l’appeler "porte de Quan Chuong". Pourquoi ? L’historien Duong Trung Quôc nous explique :

"Quan chuong était le titre qui était donné au chef de garde des entrées de la capitale. Il y en avait un qui était à ce point apprécié par les habitants que ces derniers ont décidé de donner son titre à la porte dont il assurait la garde. Quan Chuong est la seule entrée de la ville qui conserve son architecture originale. On y trouve une stèle datant de la dynastie des Nguyên au XIXe siècle, qui stipule que la garde devait être stricte sans pour autant déranger la vie de la population".

D’autres sources historiques affirment que les habitants ont voulu vénérer un chef de garde qui avait dirigé une centaine de soldats lors d’un combat courageux contre les Français en 1873, lorsque ceux-ci attaquaient Hanoi pour la première fois.

Sur le plan architectural, la porte de Quan Chuong est un belvédère typique de la dynastie des Nguyên. Elle est constituée de deux niveaux, le niveau inférieur comporte à lui seul trois entrées voûtées et le niveau supérieur est couvert de quatre toitures décorées de motifs en forme hexagonale, quadrilatérale ou astérisque. Les gardiens se positionnaient, autrefois, au niveau supérieur, pour observer les alentours. Aujourd’hui, il n’y a plus de gardien mais ce pavillon existe toujours, tel une page d’histoire ouverte en plein cœur de Hanoï. Truong Van Khanh est fier d’habiter tout près de ce monument.

"Nous sommes fiers d’avoir dans notre quartier le portail d’ô Quan Chuong qui existe depuis des siècles. Nous espérons qu’il sera restauré et bien conservé. C’est un témoin de la culture et de la lutte millénaires des Vietnamiens".

La porte de Quan Chuong a été restaurée à deux reprises - en 1805 et en 1817 - sous le règne du roi Gia Long. En 1994, elle a été reconnue vestige historique. En 2010, elle a été une nouvelle fois restaurée. Pour les Hanoïens, ô Quan Chuong n’est pas seulement un vestige de l’ancienne capitale, Thang Long. C’est surtout un symbole de l’indomptabilité des Hanoïens face aux agresseurs.

VOV/CVN

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