Les manifestantes qui pour la plupart portaient de fausses barbes ont protesté contre la très faible représentation des femmes dans la saison du théâtre dirigé par Luc Bondy, avec une seule metteure en scène, l'Espagnole Angelica Liddell (You are my destiny) du 3 au 14 décembre. "Focus sur la création masculine" proclamait une banderole tandis qu'une pancarte fusitgeait le "théâtre national des hommes".
L'association "les femmes à barbe" manifeste devant le théâtre de l'Odéon, à Paris, le 3 octobre |
Luc Bondy avait déjà été épinglé par le collectif "La Barbe" en juin 2012, qui avait fait irruption sur la scène du théâtre de l'Odéon. Le collectif s'illustre régulièrement avec des "actions" de ses militantes aux visages ornés de barbes postiches sur des lieux culturels (Opéra de Paris, Radio France), d'institutions comme l'Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel ou d'entreprises (Veolia, Carrefour, Crédit Agricole etc.).
Depuis trois ans, la SACD (société des auteurs et compositeurs) mesure la parité dans le monde de la culture avec une brochure annuelle intitulée "Où sont les femmes ?" Si des progrès ont été faits avec la politique volontariste de nomination à la tête des Centres dramatiques nationaux conduite par l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti, le gouffre hommes/femmes reste important, surtout dans la musique.
Selon la brochure 2014, on compte dans la saison 2014-2015 seulement 16 compositrices jouées sur 1.394 compositeurs au programme (1%), 4% de femmes chefs d'orchestre, 5% de femmes librettistes, 21% de femmes solistes. Dans le théâtre, on dénombre 24% de femmes parmi les auteurs, 28% parmi les metteurs en scène et 35% parmi les chorégraphes.
Les théâtres sont de plus en plus sensibles à la question de la parité, comme le montre l'initiative de 29 théâtres d'Ile-de-France, qui s'engagent autour de l'association H/F pour promouvoir les femmes. Une soirée de présentation de leur démarche se tiendra le 21 octobre au Nouveau théâtre de Montreuil.
AFP/VNA/CVN