>>Le Vietnam réaffirme sa souveraineté sur les archipels de Truong Sa et de Hoàng Sa
L’ancien président philippin, Fidel Ramos, en Chine en 2009. Il a été demandé par le président actuel Rodrigo Duterte d’engager des pourparlers avec Pékin sur le différend entre les deux pays en Mer Orientale |
Le président Duterte a demandé à l’ancien président Ramos à "aller en Chine pour lancer les pourparlers", après que la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye a estimé que la Chine n’a pas de "droits historiques" en Mer Orientale.
"La guerre (...) n’est pas une option. Alors quelle est l’autre possibilité ? Des négociations pacifiques", a souligné le président Rodrigo Duterte lors d’une réunion des anciens du San Beda College (SBC) à Manille.
"Je dois consulter de nombreuses personnes, y compris le président Ramos. Je voudrais lui demander respectueusement d’aller en Chine et commencer les négociations", a-t-il fait savoir, sans dire quand M. Ramos partirait.
M. Ramos, qui a servi en tant que président de 1992 à 1998, est connu pour favoriser des liens étroits avec la Chine. Mais l’ancien dirigeant philippin âgé de 88 ans a laissé entendre qu’il pourrait ne pas accepter l’offre, invoquant son âge et d’autres engagements.
Après des années de négociations vaines, Manille a saisi début 2013 un tribunal arbitral, constitué en application de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM) pour qu’il statue sur son différend avec la Chine.
Et après plus de trois années d’auditions et de recherches, la CPA a jugé que les "droits historiques" revendiqués par la Chine dans "la ligne en neuf traits" n’avaient "aucun fondement juridique".
Barrage de police devant l'ambassade des Philippines, le 12 juillet à Pékin |
Photo : AFP/CVN |
La CPA a également dit que Pékin avait violé les "droits souverains" des Philippines dans leur zone économique exclusive (ZEE), c’est-à-dire dans les eaux allant jusqu’à 200 milles marins de leurs côtes.
Elle a décidé que les éléments revendiqués par la Chine n’étaient pas à même d’accueillir une population humaine et n’avaient donc pas le statut d’île. Ces "éléments" ne sont donc "pas capables de générer une zone économique exclusive".
La CPA a déclaré que "certaines zones maritimes sont comprises dans la zone économique exclusive des Philippines, parce que ces zones ne sont chevauchées par aucun droit de la Chine". La Chine a empêché les Philippines d’y pêcher et d’y explorer les ressources en hydrocarbures, tout en construisant des îles artificielles.
Elle a conclu, en outre, que la Chine a infligé des dommages irréversibles aux récifs coralliens de l’archipel de Truong Sa (Spratleys), détruit de façon permanente des preuves sur l’état naturel des éléments en question, et qu’elle a violé les obligations qui lui incombent de s’abstenir d’aggraver ou d’étendre les différends entre les parties au cours du processus de règlement.
Sans surprise, la Chine quant à elle n’"accepte pas, ni ne reconnaît" l’arbitrage de la CPA sur la procédure lancée par Manille et elle a déjà affirmé qu’elle ne tiendrait aucun compte d’un verdict susceptible de remettre en cause ses prétentions de souveraineté sur cette mer.
En dépit du jugement final rendu par la CPA, la Garde-côte chinoise a interdit jeudi 14 juillet l’accès au récif de Scarborough dans la Mer Orientale aux pêcheurs philippins, a rapporté le même jour l’agence de presse japonaise Kyodo News, citant un reporter de l’ABS-CBN News qui a rejoint un groupe de pêcheurs philippins partant de la principale île philippine de Luzon au récif poissonneux.