À midi, malgré la chaleur étouffante, ils sont nombreux à s'être rassemblés au point de départ des minibus électriques, rue Dinh Tiên Hoàng, afin de visiter l'ancien quartier et d'autres sites touristiques autour du lac Hoàn Kiêm (Épée restituée). Chose curieuse, la plupart des usagers eux sont des locaux qui connaissent ce quartier comme leur poche.
"Depuis la mise en service des minibus le mois précédent, mes enfants veulent tous les après-midi partir en balade dans ce véhicule", a confié Duong Huong Lan, une Hanoienne qui vit dans la rue Dông Xuân.
"Moi aussi, tous les après-midi, j'emmène mon petit-fils de 3 ans en balade dans le minibus électrique", explique Dô Ba Chinh, domiciliée rue Hàng Ma, avant d'ajouter : "Il faudrait établir des lignes vers le lac de l'Ouest ou le site historique de Cô Loa pour que les enfants puissent mieux comprendre l'histoire de Hanoi".
Pour sa première promenade en mini-bus électrique, la petite Minh Thu, âgée de 3 ans, ne cache pas sa joie : "C'est bien mieux que le taxi !". Et sa mère, Hoàng Thi Liên, aussi une habitante de l'ancien quartier, manifeste également sa satisfaction de prendre ce véhicule silencieux.
Une phase expérimentale des plus concluantes
Si la douceur du rythme de l'engin et l'absence de bruit invitent aux voyages, la flambée du prix du pétrole offre un autre argument pour les minibus électriques alors que l'atout était environnemental. "Par rapport au cyclo, au moto-taxi ou au taxi, le minibus électrique est bien moins cher, plus agréable et non polluant. Mais le petit nombre de véhicules fait que nous devons attendre longtemps avant d'avoir une place", déplore Lê Phuong Dung, une touriste venue de Vung Tàu (Sud).
Les plus sollicités à 20h00 et 21h00, les navettes sont assurées de 08h00 à 22h00. Pour l'instant, 12 véhicules sont en service, avec 14 chauffeurs. "Parfois, je n'ai pas le temps de déjeuner à cause du grand nombre de clients", fait savoir le conducteur Nguyên Van Binh.
La balade dure en moyenne une quarantaine de minutes. Un texte préenregistré en anglais et en vietnamien explique aux passagers le mode de vie du vieux quartier, son histoire, ses corporations..., le tout agrémenté de chansons sur la capitale.
Selon Hoàng Công Anh, responsable de la Compagnie par actions Dông Xuân, les jours de pointe, les minibus transportent plus de 500 passagers. "Il faut recharger les batteries tous les 60 km, et cela pendant 4 heures. Aussi la pénurie en véhicule est-elle inévitable", explique-t-il, avant d'ajouter : "Nous n'en sommes qu'à la phase expérimentale".
Devant ce succès, quelques agences de tourisme ont commandé des voyages en minibus électriques. "Mes clients se passionnent pour ce modèle touristique, bon marché et non polluant", souligne Vu Duc Cuong, du voyagiste Hai Vê Nu.
Câm Sa/CVN