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Daniel Brouyère. Photo : VOV/VNA/CVN |
Expert dans ce domaine, Daniel Brouyère, conseiller - secrétaire du conseil d’administration de la RTBF et directeur de l’union Radiophonique et Télévisuelle Internationale basée à Paris (URTI) et du Conseil International des Radios-Télévisions d’Expression Française basé à Bruxelles (CIRTEF) apporte quelques précisions.
VOV: Quelle est, selon vous, la voie d’évolution des médias?
Dans un proche avenir, les médias publics ou privés, peu importe, vont bien évidemment conserver leurs pratiques traditionnelles, à savoir proposer des programmes, des contenus à leur public de façon linéaire, c’est-à-dire avec des rendez-vous tels que les journaux télévisés à telle heure, et des programmes de divertissement, en radio comme en télévision. Mais par ailleurs, tous les médias seront amenés à délinéariser, c’est-à-dire à proposer des contenus à leurs publics uniquement en digital, de telle manière que les publics puissent aller sur des plateformes que ces médias auront développées pour chercher les contenus qui les intéressent. Cela signifie que tous ces médias devront créer leur propre plateforme pour du streaming, devront produire des contenus pour ces nouveaux modes de consommation et devront par exemple produire des podcasts.
RTBF Auvio, la propre plateforme de la RTBF invite son public à voir et écouter en replay tous ses programmes. |
Photo : VOV/VNA/CVN |
VOV : Face à cette tendance, quels sont les enjeux auxquels les médias publics devront faire face?
Pour les médias publics, les enjeux sont extrêmement importants, notamment face à une concurrence avec des plateformes internationales, tels que Netflix ou Disney Channel, entre autre. Ces plateformes proposent des contenus de divertissement qui captent tous les publics jeunes tandis que ces contenus de divertissement très attractifs auprès de ces publics ne sont plus disponibles pour les broadcaster, les chaînes de radio-télévision traditionnelles.
VOV: Alors, qu’est-ce que doivent faire les médias publics?
Il faut pour les médias publics, nécessairement réussir à capter à nouveau l’intérêt des publics jeunes. Ils doivent faire donc leur bascule digitale, créer des nouvelles plateformes pour développer des vecteurs qui permettent d’aller chercher tous les types de publics qui sont de plus en plus segmentés. Les médias publics traditionnels doivent également renforcer leur attractivité auprès de leur public pour offrir des visions modernes, dynamiques et actuelles. Il est important que les médias publics se situent sur ces défis et les rencontrent parce qu’il s’agit de maintenir la culture locale, de maintenir leur culture nationale, de sensibiliser leur public au modèle social et politique aux valeurs nationales.
VOV: Et comment?
Une des solutions, c’est de travailler en réseau, avec des réseaux tels que le CIRTEF, qui permettent d’échanger des expériences, et qui permettent aussi d’avoir une réflexion globale sur des stratégies à mener sur des terrains nationaux, en échangeant des idées, des suggestions, des réflexions qui ont été menées localement, en prenant des exemples ailleurs, en tenant compte des expertises qui se trouvent dans des médias qui se situent peut être ailleurs dans le monde.
VOV: Conseils pour les médias vietnamiens dans ce mouvement?
Le Vietnam est engagé sur la voie de la tradition et en même temps de la modernisation, mais selon une pente douce et selon une évolution qu’il, si je peux me permettre le terme, digère progressivement et pour inventer son propre modèle. En ce sens, le Vietnam pourrait servir d’exemple à nombre de pays francophones, par exemple la Belgique, auquel il s’associe au travers de groupements tels que le CIRTEF et l’URTI. Donc je ne peux qu’encourager les relations que nous pourrions avoir avec le Vietnam, dont la radio la Voix du Vietnam dans le domaine des médias et de la presse.
VOV/VNA/CVN