Les jouets vietnamiens retrouvent des couleurs

De nombreux parents restent prudents au moment de choisir un jouet pour leur progéniture. La tendance actuelle est plutôt aux jouets d’une grande sécurité, dont l’origine est certaine et identifiable, ainsi qu’aux jeux éducatifs. Une superbe opportunité pour les produits vietnamiens de reprendre des parts de marché. Alors, retour du jouet vietnamien ?

Des clients achètent des jouets au Kid World City de Hô Chi Minh-Ville.

Selon plusieurs enquêtes réalisées dans des magasins de jouet de grands centres commerciaux de Hô Chi Minh-Ville, tels que Vincom ou Parkson, on peut trouver des jouets de grande marque à des prix assez élevés. De nombreux parents achètent ces jouets en ne se fondant que sur leur sécurité.

Dans un magasin de jouets du Vincom Center, Thu Huong a choisi un ensemble de vaisseaux spatiaux au prix de 1,4 million de dôngs. Elle déclare que «ce coffret est un peu cher, mais il est d’origine européenne, avec un timbre CR. Je l’achète pour mon fils parce qu’il est encore petit et n’est pas encore attiré par les couleurs vives».

Si les parents n’ont pas les moyens d’offrir à leurs enfants des jouets étrangers, ils choisissent généralement des jouets fabriqués au Vietnam de gamme moyenne.

Selon Lê Ngoc Tu Mai, représentante de la compagnie CP Robot Tosy, «au mois de mai, le nombre de ventes de soucoupes volantes et de toupies TOSY sur le marché domestique sont montées jusqu'à 40.000 exemplaires. C'est un bon signe témoignant d’un rétablissement progressif du marché des jouets vietnamiens».

Nécessité d’une politique spécifique de l'État

De nombreux parents achètent des jouets de grande marque en ne se fondant que sur leur sécurité.

Toutefois, l'image générale des jouets vietnamiens n’est pas encore parfaite. Van Duc Bay, directeur adjoint de l’entreprise privée de plastique Cho Lon, une entreprise fabriquant des jouets pour enfants depuis près de 20 ans, explique : «Nous rencontrons beaucoup de difficultés sur le marché domestique. Non seulement nous avons dû faire face à la concurrence des importations, mais aussi à des agissements déloyaux de plusieurs entreprises vietnamiennes qui font souvent de mauvaises copies des jouets à la mode ou ayant du succès pour les vendre à prix cassé».

L’autre problème des jouets vietnamiens, c’est leur prix. Ainsi, Thanh Binh, propriétaire du magasin Hông Minh Baby, constate : «Les jouets vietnamiens ne partent pas car ils sont trop chers par rapport aux produits chinois. Si les entreprises vietnamiennes améliorent leurs prix, ils se vendront mieux».

Côté fabricants, Lê Hông Thang, directeur général de la compagnie du bois Duc Thanh, pense que la raison pour laquelle les prix des jouets en bois au Vietnam sont encore élevés vient du fait que les matières premières (bois et peinture) coûtent cher.

Nguyên Văn Minh, directeur de la compagnie d’équipements de jouets éducatifs Văn Minh, considère que le Vietnam, avec sa population d'environ 90 millions de personnes, est le plus grand marché pour les entreprises de jouets du pays. Cependant, en comparaison d’autres secteurs, le secteur des jouets au Vietnam est désavantagé car il ne bénéficie d’aucune politique de soutien de l’État.

De fait, il pense que pour revenir sur le marché domestique, les entreprises de jouets ont besoin du soutien du gouvernement à travers des politiques précises.

Texte et photos : Minh Thu/CVN

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