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Selon une étude, les jihadistes américains sont moins susceptibles de commettre une attaque terroriste à leur retour aux États-Unis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le document de 116 pages, multiplie les comparaisons avec l'Europe, et notamment la France, pour mieux cerner le phénomène aux États-Unis, où il est limité à quelques centaines de cas (300 ont tenté ou ont rejoint l'Irak ou la Syrie, selon le FBI).
Pour l'Europe, les estimations varient entre 5.000 et 6.000. Plus de 900 auraient voyagé depuis la France.
L'étude avance le système légal américain comme l'une des explications de ce nombre relativement faible : "voyager dans un pays étranger pour rejoindre une organisation terroriste étrangère identifiée a constitué une infraction pénale au niveau fédéral".
"Contrairement à l'Europe et ailleurs, le phénomène du recrutement des voyageurs aux États-Unis n'a pas été caractérisé par des réseaux à grande échelle ayant de profonds liens transnationaux avec des groupes jihadistes étrangers. Au contraire, il a été façonné et facilité par des groupes individuels orientés sur la parenté et l'amitié...", notent les auteurs.
Autre différence de taille avancée par l'étude, le retour des jihadistes dans leur pays, les revenants. "Jusqu'ici, tous les principaux attentats terroristes aux États-Unis depuis l'implantation de l'EI (groupe État Islamique ndlr) ont été perpétrés par des Américains qui n'ont pas voyagé, ou n'ont pas reçu de formation d'un groupe", écrivent les auteurs. Rappelant que de nombreuses attaques dans des pays comme la Belgique, la France ou le Royaume Uni, "ont été exécutées par des individus entraînés par le groupe".
S'appuyant sur un échantillon de 64 personnes identifiées comme jihadistes américains, les auteurs de l'étude évoquent 12 revenants de retour sur le sol américain. Si trois quart d'entre eux ont été arrêtés et inculpés, un seul a tenté, sans succès, de commettre une attaque aux États-Unis.
Abdirahman Sheik Mohamud, de retour dans le pays après avoir combattu en Syrie et en Irak, avait été directement chargé par le groupe avec lequel il vait combattu de mener une attaque sur le sol américain. "Il a été arrêté dans les premières étapes de la planification de l'attaque" expliquent les trois auteurs.
Dans leur étude, Alexander Meleagrou-Hitchens, Seamus Hughes et Bennett Clifford, mettent en garde les pouvoirs publics : "Si l'histoire est un guide, il y aura une autre mobilisation jihadiste à grande échelle dans le futur. Les États-Unis doivent développer une stratégie proactive et compréhensive pour faire face au voyage jihadiste".