Les habitants de Sanaa craignent une escalade militaire majeure

La tension est restée vive dimanche 3 décembre dans la capitale yéménite Sanaa, où de nouveaux affrontements au sein du camp rebelle ont entraîné la fermeture des écoles et des magasins et forcé des habitants à rester cloîtrés chez eux de crainte de combats.

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De la fumée s'échappe d'un bâtiment de la capitale yéménite Sanaa, le 3 décembre.

Les forces loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, qui a rompu son alliance avec les rebelles chiites houthis, ont bloqué plusieurs rues du centre-ville et s'y sont déployés en force, selon des témoins.

Elles ont tenté une nouvelle fois de prendre le contrôle du quartier d'Al-Jarraf, un bastion des Houthis, où ces derniers ont renforcé leurs positions avec des dizaines de véhicules équipés de mitrailleuses.

Des habitants de différents quartiers ont dit s'être barricadés chez eux pour éviter tireurs embusqués et bombardements, notamment autour des ministères et des bâtiments publics.

Le ministère de l'Éducation a suspendu les cours dimanche 3 décembre, début de la semaine scolaire, pour éviter aux élèves et enseignants d'être pris dans des combats.

Selon certains témoins, des corps de personnes tuées lors des affrontements des derniers jours sont encore éparpillés dans les rues.

Iyad al-Othmani, 33 ans, a déclaré qu'il n'avait pas quitté sa maison depuis trois jours en raison des combats.

Mohammed Abdallah, un employé du secteur privé, a indiqué que sa rue avait été barrée par des miliciens et qu'il préférait rester chez lui.

"Sanaa devient une ville fantôme (...) et les gens sont enfermés dans leurs maisons", a déploré un employé local de l'Organisation internationale des migrations (OIM).

L'alliance rebelle qui contrôle Sanaa a volé en éclats à la suite de combats entre ses deux composantes, qui ont fait au moins 60 morts et blessés dans les deux camps depuis jeudi 30 novembre, y compris autour de l'aéroport international, situé dans le nord de la ville.

Samedi 2 décembre, M. Saleh a tendu la main à une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, qui a lancé une intervention militaire contre les Houthis Il a proposé de "tourner la page" si le blocus imposé à son pays était levé.

L'aéroport de Sanaa et les ports maritimes détenus par les rebelles sont soumis à un blocus renforcé depuis qu'un missile tiré par les Houthis a été intercepté près de Ryad le 4 novembre.

La coalition conduite par les Saoudiens a toutefois autorisé à nouveau certains vols et cargaisons humanitaires.

La rupture de l'alliance a provoqué des menaces de représailles de la part des Houthis.

La guerre du Yémen a fait plus de 8.750 morts depuis l'intervention de l'Arabie saoudite et de ses alliés.

Le pays est aujourd'hui confronté à ce que l'ONU considère comme la "pire crise humanitaire du monde".

AFP/VNA/CVN

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