Mois sans tabac en France : arrêt total ou pas, la "fierté" quand même

"Le Mois sans tabac, c'est fini !". Anne et Blandine, deux des participants suivis, n'ont pas totalement arrêté la cigarette, contrairement au troisième, Jacques. Mais à l'heure du bilan, chacun tire des motifs de fierté de ce mois écoulé.

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Novembre était le Mois sans tabac.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Ça va mieux mais je n'ai pas complètement arrêté" : Anne, notaire près de Montbéliard (Doubs), en est à six cigarettes par jour en moyenne alors qu'elle grillait un paquet et demi avant le début du Mois sans tabac.

"Ça dépend des jours, de mon état de stress", dit-elle. Le stress, c'est le facteur principal de son addiction au tabac : "Je tire sur une cigarette sans même avaler. Il n'y a pas de plaisir, rien du tout, c'est histoire de me calmer".

"Je fume surtout le soir, quand je me retrouve à ruminer. J'ai plein de retard dans mon travail, ça me crée des angoisses folles", explique cette mère de famille de 44 ans.

Pour autant, elle tire un bilan "tout à fait positif" du mois écoulé, car elle a réduit sa consommation : "Il faut toujours se féliciter soi-même !"

Elle attend toujours de se faire aider par un acupuncteur. Elle devait le consulter courant novembre mais a été obligée de décaler le rendez-vous à mi-décembre. Si ça ne marche pas, "ce sera l'hypnose".

"Je dois continuer sur cette lancée, ce serait trop dommage. Arrêter de fumer reste mon objectif, lance Anne. Rien n'est terminé !".

"J'aurais dû arrêter plus tôt"

"C'est bon, je ne refumerai pas. Je le sais. Je n'en ai pas envie. Jacques a gagné son pari. Je suis assez fier de moi. Mais je ne vais pas militer autour de moi pour que les gens arrêtent".

"C'est sûr, j'aurais dû arrêter plus tôt. Au final, je ne trouve pas ça si difficile. Peut-être était-ce aussi le bon moment dans ma vie", analyse ce gérant de bistrot.

Ce Grenoblois de 47 ans a arrêté sans aide. "Rétrospectivement, le début était compliqué même si je ne le disais pas, confesse-t-il. J'appliquais la méthode Coué, j'avais besoin d'être hyperactif, de m'occuper".

"Ça me tapait un peu sur les nerfs pendant les 15 premiers jours. Mais l'autre week-end, j'étais avec des fumeurs et je pouvais les accompagner sur le trottoir sans que ça me dérange."

À tel point qu'il en vient à s'étonner de comportements qui étaient les siens il n'y a pas si longtemps : "Quand je vois des gens fumer le matin, comme le type qui sort de sa voiture la clope au bec, je me dis +C'est pas possible+!".

"Il y a quand même un vide qui n'est pas encore comblé, surtout le soir", concède Jacques, avant de plaisanter, dans un éclat de rire : "Je vais peut-être remplacer la clope par un petit rhum... Et si je devenais alcoolique ?".

"Garder les réflexes"

Le Mois sans tabac a plus ou moins changé la consommation du tabac chez les Français.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Mauvaise nouvelle : j'ai repris, ça doit faire trois jours", avoue Blandine, 34 ans.

Pour éviter d'être tentée par la cigarette, cette infirmière en maison d'arrêt s'était mise à la cigarette électronique début novembre. "Mais j'avais l'impression d'avoir le nez tout desséché, c'était désagréable", dit-elle.

Résultat : "Je me suis dit un peu bêtement +Allez, je refume une cigarette+ et je suis retombée dedans".

Comme Anne, elle a toutefois réduit sa consommation : de quinze cigarettes par jour avant le Mois sans tabac, elle est passée à "deux ou trois le soir, pas le matin ni la journée."

C'est pourquoi "le bilan n'est pas négatif" : "Il y a quelques mois, ça me semblait insurmontable de passer des journées entières sans fumer".

"Je n'ai pas envie de reprendre ma consommation de tabac comme avant, de retomber dans l'achat de cigarettes tous les deux jours, assure cette mère de deux petites filles, qui veut "garder les réflexes" pris en novembre. Hier, j'avais envie d'une cigarette, j'ai résisté et j'ai pris une pastille."

"Une petite part de moi aurait voulu arrêter, mais je ne suis pas si déçue que ça, sourit Blandine. Je suis fière de moi quand même !".

AFP/VNA/CVN

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