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Des électeurs font la queue pour voter à Conakry le 11 octobre pour le scrutin présidentiel. |
Les bureaux de vote étaient fermés à partir de 20h00, après l'autorisation accordée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à tous ceux ayant ouvert en retard - une proportion importante, témoins et observateurs électoraux - à prolonger d'autant leur période d'ouverture.
Le dépouillement a aussitôt débuté, mais les premiers résultats n'étaient pas attendus avant le 13 octobre.
"Je demande à tous les Guinéens, quel que soit leur bord, de remplir leur devoir civique dans la paix et la tranquillité et d'attendre les résultats", a dit M. Condé, en allusion aux violences électorales qui ont fait une dizaine de morts cette semaine, après avoir voté dans la matinée à Conakry.
"Après l'épidémie d'Ebola, la Guinée a vraiment besoin de s'unir pour reprendre sa marche en avant", a ajouté le chef de l'État, qui impute à l'épidémie déclarée en décembre 2013 dans le pays le fléchissement de sa croissance.
Il a fait campagne sur son bilan : réforme de l'armée et de la justice, achèvement du barrage hydro-électrique de Kaléta pour pallier la pénurie criante d'électricité, transparence sur l'attribution aux sociétés minières des contrats d'exploitation des précieuses ressources du pays (bauxite, minerai de fer, or, diamant et pétrole)...
"Pagaille organisée"
Après avoir voté dans son quartier de Dixinn, en banlieue, M. Diallo a appelé à "faire en sorte que les suffrages des Guinéens soient respectés, qu'ils soient sécurisés, pour que le meilleur gagne", appelant lui aussi à éviter les violences.
Le président guinéen sortant Alpha Condé en campagne le 9 octobre à Conakry. |
Le chef de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne, Frank Engel, a en revanche dressé un tableau favorable à la mi-journée, considérant que le "vote se passe bien" malgré de nombreux retards, disant "comprendre un certain énervement" des électeurs après des heures d'attente.
"Ce que nous avons vu, observé, et ce qui nous a été signalé, pour moi n'entache pas la régularité du vote", a-t-il souligné, égratignant toutefois au passage la Céni, "probablement moins prête qu'elle ne le croyait".
Les sept concurrents de M. Condé ont invoqué une série d'"anomalies" pour réclamer un report de l'élection.
Les deux précédents scrutins dans le pays, la présidentielle de 2010 et les législatives de 2013, ont été entachés par des violences et des accusations de fraude.
"Généralement ce n'est pas le jour du vote qu'il y a des problèmes, c'est au moment où on proclame les résultats", met en garde le Dr Alpha Amadou Bano Barry, professeur de sociologie politique, estimant qu'un "deuxième tour en Guinée est toujours beaucoup plus conflictuel que le premier", en raison de l'exacerbation des rivalités ethniques.